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Rubrique Culture

OPÉRA Ovation pourTosca à la Scala de Milan

L'élite italienne a réservé un accueil triomphal à Tosca de Puccini, pour l'ouverture de la nouvelle saison de la Scala de Milan, lors d'une dernière «première» pleine d'émotion pour son directeur Alexander Pereira qui va passer la main au Français Dominique Meyer. Les interprètes et musiciens, dirigés par Riccardo Chailly, ont été salués par 15 minutes d'applaudissements nourris, de nombreux «bravo !» et des pétales roses jetés depuis les baignoires du théâtre. Ce qui en fait un des opéras les plus applaudis depuis ces 20 dernières années, selon les spécialistes de la Scala.
Cette soirée, suivie d'un dîner de gala, est l'un des moments-clés de la scène lyrique mondiale et de la vie culturelle italienne. Parmi les personnalités présentes cette année : la rock-star Patti Smith, le styliste Domenico Dolce, des présidents d'entreprises (Mediaset, Intesa Sanpaolo...), plusieurs ministres et le président italien. Sergio Mattarella a été longuement applaudi alors qu'il est considéré comme le garant des institutions dans un pays souvent traversé par de vives tensions politiques. Cette «prima» («première») revêtait une émotion particulière pour Alexander Pereira, qui s'apprête à passer la main à Dominique Meyer après plus de cinq ans à la tête de la Scala. «Se ferme un chapitre et s'en ouvre un autre, la vie est faite ainsi», a confié l'Autrichien de 72 ans, qui dirigera, à partir de la mi-décembre, l'Opéra de Florence. Il a estimé que cette Tosca était «un de ses plus beaux succès» à la Scala. Le célèbre opéra de Puccini a été présenté dans une mise en scène grandiose de l'Italien Davide Limermore.
Le public a été époustouflé par la scène finale du premier acte, un chœur lors d'une procession dans une église, et par le «Vissi d'arte e d'amore», la supplique de Tosca, interprétée par la diva russe Anna Netrebko. «Nous avons réussi à créer une complicité énorme entre nous sur scène», a confié Francesco Meli, ovationné comme le baryton italien Luca Salsi. «Le spectacle est magnifique, d'une grande puissance et intensité, on dirait un film. La direction du maître Chailly est époustouflante : il colle à la partition de Puccini», a souligné le ténor. L'œuvre était proposée dans sa version originale, celle créée à Rome en janvier 1900 et qui n'avait plus été, depuis, présentée au public. Cette version contient huit éléments musicaux supplémentaires, des inserts «courts», mais qui donnent beaucoup de force ou de «sens dramatique», selon Riccardo Chailly. «Cela a une très forte émotion», a déclaré le directeur artistique de la Scala. Tosca est un «chef-d'œuvre» : «C'est un opéra qui secoue», car «Tosca est une femme extrêmement forte, capable de tuer par amour, avant que le désespoir amoureux ne la porte à se suicider».
L'opéra était retransmis en direct par la Rai, la Télévision publique italienne, et de nombreuses chaînes, radios et cinémas en Europe, tandis que 38 lieux de Milan, théâtres, musées, prison, résonnaient des airs de Tosca, avec des projections sur grand écran. Cette ouverture sur l'extérieur est un des éléments dont s'enorgueillit M. Pereira. «Nous avons emmené le théâtre à l'extérieur et amené à la Scala des dizaines de milliers d'enfants. C'est peut-être la chose la plus belle que j'ai faite» durant ces cinq années, a-t-il confié. Parallèlement, «nous avons porté les ventes annuelles de 28 à 35 millions d'euros» tandis que le nombre de mécènes a augmenté, a-t-il ajouté, en évoquant aussi l'absence de grève sous son mandat, signe de la bonne atmosphère régnant à la Scala. M. Pereira aurait souhaité finir sa carrière à la Scala, mais le conseil d'administration en a décidé autrement.
La fin de son mandat a été ternie par son projet de faire financer la Scala également avec des fonds saoudiens, une idée finalement abandonnée après un tollé suscité par la question des droits de l'Homme dans le royaume. Pour la suite de la saison, la Scala présentera notamment Roméo et Juliette de Gounod, trois œuvres de Verdi, dont La Traviata, ou encore Le Voyage à Reims de Rossini. Dominique Meyer, qui prendra ses fonctions mi-décembre mais était présent samedi, a expliqué à l'AFP vouloir redonner «une identité forte» au théâtre milanais, en lui faisant «retrouver le contact avec le public» et en «recentrant le répertoire».

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