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Rubrique Kiosque arabe

Ben Laden avait une maman chiite !

Une recherche intéressante à faire dans les services d'état civil des pays arabes, c'est le nombre de nouveaux prénoms Oussama enregistrés après les attentats du 11 septembre 2001. Ces données révéleront mieux que toutes les déclarations pacifistes ou guerrières l'état réel des opinions à ce moment-là. Bien sûr, les Arabes ne sont pas des monstres, comme toutes les entités humaines, et ils ont, sans doute plus que d'autres, la capacité de s'émouvoir, de s'apitoyer, autant sur autrui que sur eux-mêmes. Ils ont été horrifiés comme beaucoup d'autres par la violence des images des attentats, avec leur cortège de victimes, visibles ou annoncées. Mais la réalité reprenant très vite les rênes, et pour soulager leurs consciences, tous les musulmans, Arabes en tête, ont crié au complot américanosioniste, destiné à accuser qui vous savez. S'ils n'avaient pas eu recours à cette sotte suggestion selon laquelle il n'y avait pas de victimes juives dans les deux tours, l'avenir leur aurait donné raison à propos du complot américanosioniste. Toujours est-il que c'est à ce moment-là que la planète entière a commencé à retentir de l'antienne sur l'Islam «religion de paix», pendant que des petits Oussama poussaient leurs premiers vagissements. Et des oreilles affinées et avisées pouvaient déjà y percevoir le cri de gloire dont Dieu se serait bien passé.(1)
Ben Laden, l'ancien agent saoudien des services américains qui a revendiqué les attentats, n'a pas été retrouvé, mais dans la foulée les Etats-Unis ont achevé de détruire ce qui restait de l'Irak. Pourtant, Saddam Hussein, renouant avec la ruse guerrière des premiers âges, avait cousu la formule «Allah Akbar» sur son drapeau, mais à ce moment-là Dieu était avec les autres. Ben Laden, de son côté, continuait à défier ses anciens patrons et à échapper aux «recherches intenses» déclenchées contre lui par les Etats-Unis et leurs alliés, y compris les Saoudiens. Lorsqu'ils se sont rendus à l'évidence que Ben Laden vivant, mais localisé, n'était plus utile et que des solutions de rechange avaient été élaborées, les Américains ont rejoué Apocalypse Now. Ben Laden est mort par «traumatisme balistique», c’est-à-dire criblé de balles, le 2 mai 2011 dans sa résidence d'Abbottabad, à une cinquantaine de km d'Islamabad, capitale du Pakistan «modéré». Pour être sûr que même son cadavre ne dirait rien, le commando américain qui a procédé à l'exécution, Ben Laden a eu droit à la sépulture des marins. C'est du moins la version officielle de sa mort, et du largage de sa dépouille mortelle au-dessus de l'océan qu'aucune information nouvelle n'est venue contredire ou démentir jusqu'à présent.
La seule information nouvelle, en dehors du succès de ses écoles et de leurs enseignements, est que le richissime terroriste saoudien avait une mère, comme tout le monde, et qui l'aimait. Sept ans après la mort de son fils, Alia Ghanem, la mère d'Oussama Ben Laden qui vit actuellement à Djeddah, s'est prêtée aux confidences sur les visages inattendus et inconnus de son rejeton. Dans une interview au quotidien britannique The Gardian, largement reprise dans les médias arabes, Alia Ghanem confirme que les Américains ne pouvaient pas ignorer la cachette de Ben Laden. Elle raconte ainsi qu'en 2009, soit deux ans avant sa mort, elle a rendu visite à son fils dans sa maison, au Pakistan, où elle est restée plusieurs jours en compagnie des deux frères d'Oussama. Comme pour montrer que Ben Laden était comme un poisson dans l'eau au Pakistan, la maman raconte qu'un jour il avait ramené, de la chasse, du gibier,(2) autour duquel la famille avait festoyé. Elle a également évoqué l'enfance de son fils qui était un garçon très timide, et un brillant élève, jusqu'à ce qu'il fasse la rencontre d'un certain Abdallah Azzam.(3) Comme toutes les mamans qui refusent de croire qu'elles ont mis un monstre au monde, Alia s'est persuadée que son fils est victime de ses fréquentations et qu'il a subi un lavage de cerveau.
Elle pousse le déni jusqu'à refuser, jusqu'à présent, de croire que son fils est derrière les attentats du 11 septembre; alors que les deux frères d'Oussama, présents à l'entretien, n'avaient aucun doute à ce sujet. Tout ceci paraîtrait normal s'il n'y avait pas eu cette surprenante révélation qui épaissit le mystère et suscite de nouvelles interrogations sur la vie et la carrière de Ben Laden. On apprend, en effet, que sa maman, Alya Ghanem, est d'une famille chiite-alaouite, installée à Lattaquié, en Syrie, et c'est lors d'un voyage d'affaires que le père d'Oussama l'a épousée. La première épouse de Ben Laden, Nadjwa Ghanem, est issue, elle aussi, de la même famille chiite puisqu'il s'agit de la fille de son oncle maternel, Ibrahim, partenaire commercial du père d'Oussama. Or, personne n'ignore l'hostilité et la haine que professent les organisations terroristes sunnites, Al-Qaïda en particulier, à l'encontre du chiisme. Mais il y a mieux, ou pire, selon le point de vue où on se place : la maman de Ben Laden affirme que son fils ne l'a jamais incitée à abandonner le chiisme et n'a jamais fait pression dans ce sens. C'est sans doute là qu'est la véritable révélation d'un côté de Ben Laden tolérant que sa maman se cramponne au chiisme, alors que lui rêvait d'exterminer tous les chiites.  
A. H.
 

  1. Il faut rappeler que l'attentat contre les tours du World Trade Center de New York a fait 2 753 morts dont 1 641 seulement ont été identifiés jusqu'à présent. C'est une unité spéciale de médecine légale qui est chargée d'expertiser les 19 915 restes humains retrouvés après les explosions.
  2. Pour ceux qui voudraient savoir de quel type de gibier il s'agit, je précise que je n'ai rien trouvé, et qu'il peut s'agir aussi bien de lièvres, d'antilopes, que de sangliers, puisque ces gens-là s'autorisent souvent ce qu'ils interdisent aux autres.
  3. Abdallah Azzam (1941-1989), le théoricien palestinien du djihad a été considéré, un moment, comme le bras droit de Ben Laden, après avoir été son mentor. Issu du mouvement des Frères musulmans, il a été le théoricien attitré du terrorisme, ayant été à bonne école puisqu'il a été diplômé d'Al-Azhar. Il est mort dans un attentat à l'explosif à Peshawar, en novembre 1989.
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