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Rubrique L’imparfait du subjectif

Le pape François, le drapeau blanc et l’Ukraine

C’est à croire que, dans une obscure stratégie cachée, la question ukrainienne n’est surdimensionnée par un système médiatico-politique que pour occulter le drame du siècle qui se joue à Ghaza.
En attendant, ça barde. Toutes affaires cessantes, il s’agit de dénoncer la Russie sans prendre le soin d’analyser la question dans toute sa profondeur historique et stratégique et de démoniser quiconque le fait ou appelle à le faire.
Voilà l’entrée d’un illustre personnage dans le clan des démonisés, le pape François. Ce dernier a accordé à la télévision suisse un entretien dans lequel il prône la sagesse :
«Je crois que le plus fort est celui qui voit la situation, pense au peuple, a le courage du drapeau blanc, pour négocier», déclare le pape, répondant à une question du journaliste sur les vertus du blanc et notamment du drapeau blanc.
S’ensuit une crise diplomatique entre le Vatican et l’Ukraine. «Notre drapeau est jaune et bleu. C’est le drapeau par lequel nous vivons, mourons et prédominons. Nous ne hisserons jamais d’autre drapeau», a fait savoir l’Ukraine par la voix de son ministre des Affaires étrangères. Et de rappeler la stratégie de complaisance du Vatican face au IIIe Reich pendant la Seconde Guerre mondiale.
En mai 2023, lors d’une rencontre entre Zelensky et le pape François à Rome, le second offre au premier une branche d’olivier en bronze, cadeau auquel le président Ukrainien répond par une icône de la Vierge peinte sur un gilet pare-balle aux couleurs du drapeau ukrainien.
Si le pape François a condamné en son temps l’invasion de l’Ukraine : «L’Ukraine a été agressée et envahie», a-t-il écrit dans un ouvrage publié en 2022, il a aussi dénoncé «les aboiements de l’OTAN». Un pape qui se veut médiateur, fidèle à sa mission apostolique moins clairement du côté de Washington que certains de ses prédécesseurs.
A. T.

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