«Le sommeil occupe le tiers de notre vie»
L’insomnie touche une grande partie de la population mondiale et l’Algérie n’y échappe pas. C’est un véritable problème de santé publique. En dehors des insomniaques chroniques, chacun de nous a connu une ou plusieurs fois dans sa vie une insomnie.
Il est intéressant de reprendre ce que j’ai écrit dans ces colonnes il y a quelques mois pour définir d’abord le concept du sommeil.
Le sommeil occupe le tiers de notre vie et il est important pour entretenir nos organes et maintenir leur bon fonctionnement. Il joue un rôle dans l’équilibre mental. Le manque de sommeil rend agressif et peut entraîner un manque de vigilance. Nous sommes soumis à une horloge biologique qui dépend du système nerveux et qui organise l’état de veille et de sommeil. Cette horloge biologique régule aussi la température du corps et la sécrétion hormonale. Une hormone appelée la mélatonine est secrétée par une glande située à l’arrière du cerveau. Elle synchronise le cycle jour/nuit. Elle est produite quand l’enceinte est obscure. Elle donne le signal du sommeil. Aux premiers rayons lumineux, sa concentration diminue et c’est le réveil.
Qu’est-ce que l’insomnie ?
C’est la difficulté à s’endormir ou à ne pas dormir suffisamment. Il existe différentes sortes d’insomnies. Il y a les insomnies aiguës qui ne durent pas très longtemps, consécutives à un traumatisme émotionnel. La perte d’un être cher, le stress, ou encore la perturbation dans la vie socioprofessionnelle d’un individu. En général ce type d’insomnie disparaît après quelques mois. Mais cette insomnie peut devenir chronique si la personne est toujours en difficulté. La personne a peur d’aller se coucher avec le désespoir de ne pas dormir. Parfois ce sont des personnes qui se plaignent de la qualité de leur sommeil qui n’est pas réparateur. En vérité, des tests démontrent qu’ils dorment bel et bien. Mais il faut apprendre à détecter les facteurs qui troublent la qualité de votre sommeil : un dîner trop copieux, riche en protéines, trop d’alcool, le tabac, trop de café ou de thé, une chambre mal aérée avec une température trop élevée, une dispute avec le partenaire...
Une insomnie durable peut entraîner des risques pour la santé et conduire à consulter un médecin. Le lendemain, l’insomniaque n’est pas du tout frais pour aborder une nouvelle journée de travail. Il n’est pas rentable. S’il est manuel, il peut être sujet à des accidents du travail. S’il est «cérébral, son état peut évoluer vers la dépression et nécessiter une prise en charge médicale sérieuse. Une attention particulière pour les conducteurs de véhicule. Le manque de sommeil est à l’origine de beaucoup d’accidents.
Il faut signaler que certaines maladies peuvent entraîner des troubles du sommeil. Des douleurs chroniques tels les rhumatismes réveillent le malade par leur ampleur, de la fièvre, de la prise de certains médicaments à des heures non conformes, des chocs émotionnels, des troubles psychiatriques, l’apnée du sommeil (le sommeil est interrompu par de nombreux arrêts respiratoires) qui se retrouvent généralement chez les sujets obèses. La qualité du sommeil est perturbée dans le syndrome des jambes sans repos. Ce sont des personnes qui ont besoin de secouer leurs jambes pour retrouver le repos plusieurs fois la nuit, souvent sans résultat. Il y a ceux qui se plaignent d’insomnie souvent à tort. Ce sont des personnes âgées dont les nuits sont courtes avec une bonne qualité de sommeil.
Le lendemain, ils sont reposés. La durée de sommeil est écourtée avec l’âge et c’est normal. Il y a une différence entre le temps de sommeil et le besoin de sommeil.
Que faire pour retrouver un sommeil de qualité ?
Un bon sommeil exige une bonne hygiène de vie. Pratiquer une activité sportive non compétitive à distance des heures où on doit aller au lit, souper assez tôt pour une bonne digestion, éviter les fritures, les épices, opter pour des sucres lents pour éviter les petites faims de la nuit qui perturbent l’horloge biologique, les écrans de toutes sortes (télévision, ordinateurs, smartphones…) sont utilisés modérément, notamment pour ceux qui souffrent de troubles du sommeil. La stimulation visuelle par la lumière inhibe la sécrétion de mélatonine qui favorise le sommeil. Il faut éviter les longues siestes, savoir se relaxer avant de dormir dans une ambiance calme. S’aider d’une bonne lecture ou de musique apaisante.
La spiritualité est d’un bon apport psychique. La température de la chambre ne doit pas dépasser 18 degrés.
En cas d’échec, il y a les thérapies comportementales qui s’effectuent en général en groupe. On s’organise pour laisser de côté ses problèmes, ses préoccupations, ses craintes pour retrouver le lit.
Parfois cela ne réussit pas et l’on est dans l’obligation de consulter un médecin. Pas dans un but évidemment de se faire prescrire des somnifères mais plutôt d’établir un bilan de santé, on pourrait peut-être diagnostiquer une hypertension artérielle, une maladie thyroïdienne, corriger un état dépressif ou une réelle dépression qui va nécessiter des soins particuliers. Il ne faut pas opter pour des médicaments antidépresseurs ou des somnifères pendant une longue durée, sans avis médical, car ces produits peuvent être dangereux. Les meilleures méthodes — citées plus haut — sont les plus simples.
Il semble que certaines personnes arrivent à retrouver un sommeil naturel et de qualité en optant pour les acides aminés. Ce sont les unités fondamentales des protéines. Je citerai particulièrement l’arginine, la glutamine et la carnitine. Ils élimineraient les poisons cellulaires qui troublent le sommeil et sont sans effets secondaires. Ceci après avoir épuisé l’arsenal phytothérapique (tilleul, verveine, lavande, mélisse, camomille, valériane, millepertuis), qui peuvent être utiles pour combattre l’anxiété.
Un conseil : évitez les somnifères car ils entraînent l’addiction et sont dangereux.
