En vérifiant le contenu de mon sac à main avant de quitter la maison, je
ne peux m’empêcher de me replonger quelques années en arrière. Et les
souvenirs d’une femme posée, réfléchie, qui prévoit tout lorsqu’elle
sort de chez elle, au cas où… refont surface.
Ma mère se prépare toujours à l’avance comme pour une expédition, farfouille dans son cabas et fait l’inventaire. Il y a d’abord ses médicaments, son morceau de sucre en cas d’hypo, le sparadrap, les ciseaux, la petite serviette, sa bouteille d’eau, son minuscule attirail de couture et son sachet en plastique qu’elle seule savait enrouler entre ses deux doigts, en faire une petite boule avant de le placer au fond de son sac. On se souvient encore lorsque, enfants, elle nous répétait avant de prendre le départ :
- Vous êtes passées aux toilettes ? Agacées, on lui répondait :
- Maman, on n’a pas envie.
- Allez-y quand même, quitte à vous forcer. Aâsrou rohkom, dehors vous verrez que les WC vous les chercherez à la loupe vous ne les trouverez pas. Et n’oubliez pas de mettre une serviette dans votre sac.
Elle nous raconta qu’un jour, elle dut aller au secours d’une jeune fille, qui ne pouvait plus marcher à cause d’une ampoule au pied. Elle s’est avancée vers elle puis sortit son trousseau : le sparadrap, les ciseaux et son petit flacon d’eau oxygénée. A l’époque, les pansements prémédicalisés n’étaient pas en vogue dans les pharmacies. En un tour de main elle lui pansa la plaie. Remise sur pied, elle continua son chemin en remerciant son sauveur.
Aujourd’hui, 50 ans plus tard, ma mère n’est plus de ce monde mais a légué son héritage à ses enfants, qui, en reproduisant ses gestes, lui sont toujours reconnaissants de leur avoir laissé cette inestimable fortune. «Je me souviens quand j’emmenais mon bébé chez le médecin, elle me faisait répéter tout ce que je devais prendre et j’avais droit à toute la série des ‘‘on ne sait jamais’’, ‘‘n’oublie pas l’alaise’’, ‘‘ta fille ne la pose pas sur leur toile elle est crasseuse et pleine de microbes’’, ‘‘mets un drap, un change complet, deux biberons, ses deux sucettes, son bavoir, des couches, de l’eau, une serviette’’... Elle ne laissait rien au hasard.»
Ma mère se prépare toujours à l’avance comme pour une expédition, farfouille dans son cabas et fait l’inventaire. Il y a d’abord ses médicaments, son morceau de sucre en cas d’hypo, le sparadrap, les ciseaux, la petite serviette, sa bouteille d’eau, son minuscule attirail de couture et son sachet en plastique qu’elle seule savait enrouler entre ses deux doigts, en faire une petite boule avant de le placer au fond de son sac. On se souvient encore lorsque, enfants, elle nous répétait avant de prendre le départ :
- Vous êtes passées aux toilettes ? Agacées, on lui répondait :
- Maman, on n’a pas envie.
- Allez-y quand même, quitte à vous forcer. Aâsrou rohkom, dehors vous verrez que les WC vous les chercherez à la loupe vous ne les trouverez pas. Et n’oubliez pas de mettre une serviette dans votre sac.
Elle nous raconta qu’un jour, elle dut aller au secours d’une jeune fille, qui ne pouvait plus marcher à cause d’une ampoule au pied. Elle s’est avancée vers elle puis sortit son trousseau : le sparadrap, les ciseaux et son petit flacon d’eau oxygénée. A l’époque, les pansements prémédicalisés n’étaient pas en vogue dans les pharmacies. En un tour de main elle lui pansa la plaie. Remise sur pied, elle continua son chemin en remerciant son sauveur.
Aujourd’hui, 50 ans plus tard, ma mère n’est plus de ce monde mais a légué son héritage à ses enfants, qui, en reproduisant ses gestes, lui sont toujours reconnaissants de leur avoir laissé cette inestimable fortune. «Je me souviens quand j’emmenais mon bébé chez le médecin, elle me faisait répéter tout ce que je devais prendre et j’avais droit à toute la série des ‘‘on ne sait jamais’’, ‘‘n’oublie pas l’alaise’’, ‘‘ta fille ne la pose pas sur leur toile elle est crasseuse et pleine de microbes’’, ‘‘mets un drap, un change complet, deux biberons, ses deux sucettes, son bavoir, des couches, de l’eau, une serviette’’... Elle ne laissait rien au hasard.»
