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Rubrique Le Soirmagazine

C’est ma vie Riva, un dribbleur hors pair

On se souviendra toujours de   Riva, ce joueur de  petite taille, mais qui s’imposait sur les terrains de football. Solide comme un roc, rapide comme l’éclair, il avait fait les beaux jours de Tissemsilt !  
Riva, de  son surnom, était considéré comme l’un des meilleurs ailiers de sa génération. J’ai toujours pensé que ce surnom était d’origine brésilienne et que notre idole ressemblait à un joueur  de ce pays ; ce n’était pas du tout le cas. On le comparait plutôt au joueur italien Luigi Riva, meilleur buteur de tous les temps de l'équipe nationale italienne (années 60/70). Trapu, avec des jambes arquées, les défenseurs avaient toutes les difficultés du monde à le stopper et lui arracher le ballon.
La perte de notre Riva a laissé un trou béant dans l’attaque de l’équipe locale, en l’occurrence son équipe de cœur, le Widad de Vialar. C’était un footballeur génial, un véritable artiste du tuf. Eh oui, en son temps, il n’y avait ni tartan ni gazon, mais ça ne l’a pas empêché d’être un footballeur de talent. C’était un artiste qui a toujours refusé d’aller monnayer ses talents ailleurs, malgré son statut de simple ouvrier au sein d’une société locale de travaux publics et qui semblait apprécier jouer avec les siens dans sa ville natale. Riva savait séduire ; balle au pied, il réalisait des prouesses sur le  terrain. Il jonglait, dribblait et feintait. Un véritable magicien du ballon rond. Sous la pluie, quand le terrain devenait boueux et glissant, il nous offrait de vrais spectacles. 
Avec ses dribbles et feintes du corps rapides, il envoyait par terre, dans des mares d’eau boueuses,  bon nombre  de joueurs, souvent grands, qui n’arrivaient pas à tenir leur équilibre. 
Des applaudissements et des éclats de rires fusaient de partout devant toutes ces acrobaties. Derrière chaque coup de pied dans le ballon, il avait sa propre  idée !
   Sur le terrain,  Riva était comme un poisson dans l’eau. Certes, il avait le défaut de trop garder le ballon,  mais il était très à l'aise. Précis dans la relance, il réussissait ces exploits en lançant la balle dans les filets. Notre artiste était devenu, par la force des choses, l’élément  incontournable au sein du WABT de Tissemsilt. Ville qui, outre Riva, n’a  pas enfanté  des joueurs de talent, que ce soit avant ou après l’indépendance.
Il pouvait facilement renverser la vapeur lors d'un match car, même dans un mouchoir de poche, il était capable de rester maître du ballon face à deux, voire trois adversaires.
Véritable dribbleur, technicien hors-pair, un  génie dans son poste, il endossait toujours le même maillot, soit pour le numéro 7 ou la taille. La plus petite  de tout l’équipement lui était toujours destinée. C’était un joueur qui aimait partir de très loin pour profiter au maximum des longs couloirs qui mènent vers les buts.
Il était également le roi des corners. Un corner sifflé pour le Widad était synonyme de but. Je me rappellerai toujours de ces dernières minutes décisives de la partie  pour l’équipe. Les spectateurs avaient droit soit à une égalisation du score, soit au but de la victoire. Tous les supporters du stade Drizi se levaient pour admirer l’exécution du corner.  C’était un moment de silence  qui précédait l’explosion de joie dans les tribunes. Une seule acclamation retentissait : Viva Riva ! viva Riva !
Avec son humour débordant, il créait beaucoup d’ambiance au sein de l’équipe, surtout lors des longs déplacements. Ses coéquipiers ne pouvaient pas imaginer un seul instant une sortie sans Riva. Il renforçait  la confiance du team.
Il avait participé pratiquement à toutes les accessions du club et  apporté beaucoup de joie à ses  fans. A l’époque, c’était de simples moments de joie  qui chassaient  de longues périodes de tristesse.
Malheureusement, notre ailier droit s’est retrouvé, du jour au lendemain, après la dissolution de la société qui l’embauchait, chômeur. Il passait une bonne partie de son temps à déambuler en ville, en quête d’une éventuelle aide qui lui permettrait de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Le desarroi se lisait sur son visage et on avait l’impression qu’il marmonnait : «on ne peut être déçu que par les personnes en qui on avait le plus confiance.» Il galéra longtemps car ni sa maigre allocation chômage technique ni les rares aides de ses anciens camarades ne lui ont épargné la descente aux enfers. Rongé par les regrets, Riva contracta plusieurs maladies dont le diabète qui finit par l’emporter. Il mourut dans l’anonymat le plus total. Il eut droit à un enterrement des plus banals qui ne reflétait guère  la personne qu’il fut !
Les Vialarois l'ont toujours  en mémoire et, pour cela, ils se rappelleront toujours de sa gentillesse, de son fair-play et, surtout, de tout le bonheur qu’il leur a offert durant leur jeunesse. Néanmoins, ils regretteront à jamais le fait de l’avoir laissé finir ses derniers jours dans le besoin le plus total. Ils auraient aimé le voir vivre dans la quiétude et la sérénité.
Jusqu’à présent, quand on évoque le regretté, on exprime un regret synonyme d’un petit pas vers le pardon. Un match gala, organisé en hommage au défunt, au même titre que tous les anciens joueurs du Widad qui nous ont quittés, réchauffera, sans aucun doute, le cœur des leurs ! 

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