Des avions militaires syriens ont largué vendredi sur Deraâ des tracts mettant en garde les groupes rebelles de cette province du sud du pays contre une offensive imminente, ont indiqué des résidents et une ONG.
Selon un journaliste collaborant avec l'AFP à Deraâ, l'un des tracts arbore une photo de cadavres. «Ceci est la fin inéluctable de toute personne qui insiste à continuer de porter les armes», lit-on sur le tract signé par le commandement des forces armées syriennes. Un autre tract annonce «l'arrivée des soldats de l'armée arabe syrienne», selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG proche des islamistes et basée à Londres. Le tracts ont été largués sur les régions sous la domination des terroristes, qui contrôlent encore 70% de cette province, limitrophe de la Jordanie et d'Israël. L'OSDH fait aussi état de l'envoi de renforts militaires à Deraa au cours des derniers jours en provenance du sud de Damas, où l'armée vient d'expulser le groupe terroriste Daesh. «Ces forces sont désormais stationnées aux abords de la province de Deraâ», a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane. «L'objectif est de mener une offensive d'envergure, en cas de refus d'un accord négocié de retrait des groupes armés, comme cela fut le cas dans la Ghouta orientale», poche rebelle près de la capitale où plus de 1 700 personnes ont péri lors d'une opération d'envergure du régime, soutenu par la Russie.
A Deraâ aussi, l'offensive serait menée par le gouvernement et les Russes «sans l'implication des forces iraniennes et du Hezbollah libanais», tous deux alliés du gouvernement, a ajouté M. Abdel Rahmane.
Deraâ est située non loin du plateau du Golan syrien, dont une large partie est occupée par Israël depuis 1967.
La province de Deraâ est morcelée entre différents groupes armés, qui en contrôlent près de 70%, les forces gouvernementales et le groupe Daesh, qui y maintient une présence marginale.
Sur un autre plan, le ministre syrien de la Santé, Nizar Yazji, a examiné à Genève avec le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, les moyens de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine de la réhabilitation des établissements de santé endommagés par les combats, a rapporté vendredi l'agence de presse syrienne SANA. Lors d'une réunion tenue en marge des travaux de la 71e session de l'Assemblée mondiale de la santé, le ministre de la Santé a passé en revue les efforts déployés pour assurer les services médicaux à ceux qui en ont besoin, à la lumière des dommages qu'avait subi le secteur de la santé "à la suite des attaques terroristes menées contre les établissements sanitaires, et les mesures coercitives et unilatérales imposées à la Syrie». Le ministre de la Santé a exprimé l'intention de son ministère de coopérer pleinement avec le CICR et son engagement à faciliter et à simplifier les procédures relatives à l'acheminent des aides médicales aux personnes sinistrées dans toutes les zones.
A son tour, M. Maurer a fait noter que le Comité déploiera tout effort pour soutenir le secteur de la santé et pour aider à assurer ses besoins. Déclenché en 2011, le conflit en Syrie s'est complexifié au fils des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes terroristes. Il a fait plus de 340 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
