Le couscous, plat national ? Faux ! Il a été détrôné par le…
… cachir !
Je me suis retrouvé l’autre jour dans une université de la Principauté. En franchissant le seuil, j’ai aussitôt ressenti le besoin de revenir sur mes pas. Jusqu’au portail. Jusqu’au fronton. Pour y vérifier que j’étais bien dans une fac. Eh oui ! J’étais dans les murs d’une université, selon l’inscription apposée sur la plaque. Il me fallait au moins ça pour m’en convaincre. Pourquoi ? Parce qu’une fois le seuil de cet espace du savoir et de la recherche passé, je me suis retrouvé face à un groupe d’étudiants d’un type particulier, et que je vais tenter de vous décrire : gandouras de couleurs diverses, sombres pour la plupart. Calotte vissée sur la tête. Blouson ou gros pardessus sur la gandoura pour se protéger du froid. Pantalons «demi-pieds», stoppant bien au-dessus des chevilles. Godasses et baskets pour tous. Barbe hirsute en guise de cache-nez. Je n’avais jamais vu de près un centre de recrutement pour Daesh. Il était là, face à moi. A ce genre d’aréopages, t’as qu’une demande à faire : «Pour la Syrie, c’est quoi le meilleur itinéraire ?» Dans ce type de «décors», il te faut prendre quelques précautions. Comme envoyer un texto à ta famille en leur disant en langage rapide et contracté «je vous aime», rajoutant juste par coquetterie un cœur en émoticône. Dans cette ambiance de post-Turquie et de pré-Deraâ, avant de t’asseoir sur l’un des bancs qui jonchent la cour de cette unif’, il n’est pas superflu de vérifier si quelque colis piégé n’est pas dissimulé sous ce banc. Ceci juste pour dire ATTENTION à ceux qui pensent «sincèrement» que la question de la prière à l’école est un faux débat. Il n’y a jamais de sincérité en prosélytisme ! Il y a juste un cheminement logiquement mortifère de prise des positions. La prière au CEM et au lycée. Le prochain avion pour le djihad sur le tarmac de l’université. Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
