L’homme qui courait après le bus !

Garde à vue de Sarkozy. Un événement sponsorisé par…

… Rolex et Karcher !

Pourquoi je cours après cet autocar bleu ? Mais non, je n’ai pas de problème de transport ! Lorsque je me rends dans la capitale, je laisse toujours ma voiture en périphérie, et je «descends» au centre-ville en taxi. Tu vois, je n’ai aucun tracas pour me déplacer. C’est juste qu’il me faut rattraper coûte que coûte cet autobus. Et puis, est-ce que je t’en pose, moi, des questions ? Pourquoi portes-tu un jean déchiré aux genoux ? Pourquoi tes cheveux me semblent avoir été coiffés avec un pétard ? Non, je ne te les pose pas, toutes ces questions, et pourtant, je pourrais ! Arrête de me regarder comme si j’étais un pervers accroc à la traque des bus bleus ! Je suis tout à fait équilibré. Du moins, je me situe dans la moyenne selon la courbe des chtarbés de la Principauté. C’est juste que je cours comme un dératé après ce foutu autocar. Et je risque à tout bout de champ de me faire embrocher par les autres véhicules. C’est d’autant plus difficile et dangereux de courser cet engin qui est lancé à toute allure. On dirait que le chauffeur est poursuivi par le feu de Dieu. Non ! C’est juste moi qui, malgré l’âge, malgré l’arthrose, malgré une circulation d’enfer, cours sans m’arrêter après un autobus bleu. Et encore une fois non, je ne peux pas faire autrement. Même si je sais que cette course éperdue ne va pas arranger mes rhumatismes. Mais justement, ce sont mes rhumatismes et mon arthrose qui me font courir. Dans ce fourgon bleu de la… police, y a des médecins, et dans le lot, y a mon toubib ! J’avais rendez-vous avec lui. Et si je le rate aujourd’hui, le prochain rencard n’est pas avant trois mois. Qu’est-ce que je vais faire en attendant, dis-moi toi le gros malin qui me bombarde de questions idiotes depuis le début de cette chronique ? Fumer du thé et rester éveillé à mon cauchemar qui continue ?
H. L.