Chez mon boucher, je n’ose plus demander de la viande blanche de peur qu’il me la serve en…
… poudre !
Non, ce n’est pas juste ! Pas juste du tout de casser du sucre sur le seul dos des bouchers ! La boucherie, c’est un métier noble. Il y a des traditions bouchères dans cette principauté auxquelles, même au titre de l’humour et de la plaisanterie, il ne faut pas s’en prendre gratuitement. Amis bouchers, de toutes les régions du pays, recevez mes plus plates excuses pour ma polissonnerie. Non ! Vous ne devez pas… rougir de votre profession ! Rougissez de cholestérol explosé, si ça vous chante. Rougissez de montée fulgurante d’acide urique dans votre sang si tel est le sort que vous vous êtes réservé. Rougissez de plaisir le soir à compter vos recettes de la journée. Mais ne rougissez pas du métier. Certes, des brebis galeuses vous ont parasités. Mais est-ce une raison valable, sous prétexte d’une invasion de brebis dans le secteur de la boucherie, pour que je m’en prenne aux éleveurs de brebis et de moutons ? Non, bien sûr ! D’ailleurs, et je puis vous en faire l’aveu maintenant, je me sens tellement coupable d’avoir ainsi pris pour cible votre corporation bouchère que j’ai décidé de déplacer mon angle de tir. Je déclare unilatéralement et surtout solennellement une trêve avec vous. En annonçant dans la foulée mon nouveau point de focalisation : les… maires ! Mais attention ! Là aussi, il ne faut surtout pas que je reproduise les erreurs commises avec les bouchers. Donc, pas d’amalgame. Les maires auxquels je m’intéresse désormais, ce sont les maires-cinéastes. Les P/APC réalisateurs de films. Les édiles vidéastes ! Ah ! Tout de même ce pays ! La Dézédie ! Quelle richesse ! Quel potentiel créatif ! Des bouchers immobiliers en barrettes. Et des maires derrière et devant la caméra. A quand un «raqui» ou une «guezzana» au Palais ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L
