La wilaya de Bouira qui produit annuellement plus de 70 millions de litres de lait de vache et dont les besoins, selon les statistiques en notre possession, ne dépassent pas les 30 millions de litres, vit une pénurie de lait chronique depuis des années.
Classée parmi les wilayas situées dans le bassin laitier du Centre avec une production annuelle de plus 70 millions de litres, alors que ses capacités dépassent de loin cette quantité, Bouira souffre d’un manque flagrant de ce produit en sachet.
Certes, le lait subventionné du sachet à 25 dinars est fabriqué à partir de la poudre importée et subventionnée, destiné aux laiteries qui sont censées approvisionner d’une manière régulière la wilaya dont les besoins quotidiens, selon la Direction du commerce, sont de l’ordre de 230 000 litres par jour. Une quantité qui lui arrive, outre les deux mini-laiteries de la wilaya qui produisent à peine 20 000 litres par jour, depuis les laiteries de Tizi-Ouzou, Béjaïa et Boumerdès.
Or, malgré tous ces efforts consentis par la Direction du commerce en coordination avec la Direction des services agricoles, le citoyen est confronté au quotidien, hiver comme été, à ce problème. Et quand on sait combien le citoyen dépense pour d’autres produits de première nécessité mais non subventionnés, l’on comprend aisément sa détresse quand, pendant plusieurs jours, il ne trouve pas cette denrée devenue rare, se voit obligé, la mort dans l'âme, de se rabattre sur le lait en poudre ou encore sur certaines marques de lait non subventionné.
Une situation devenue intolérable pour des milliers de citoyens qui, au quotidien, guettant les points de vente dans l’espoir de voir apparaître le camion de distribution du lait, n'en peuvent plus.
Le hic dans toute cette histoire, c’est qu'aucun responsable tant au niveau de la Direction du commerce que de l’agriculture, n’arrive à trouver une solution à cet épineux problème.
Les mois passent, puis les années, et la situation est toujours la même. Récemment, et comme la pénurie, la disponibilité cyclique d’une fois par semaine, voire deux au maximum, n’étant pas suffisante, la laiterie de Draâ-Ben-Khedda à Tizi-Ouzou qui assure une quantité quotidienne de 60 000 litres pour la wilaya de Bouira, est tombée en panne.
Une panne, à qui les responsables de la Direction du commerce et ceux de l’agriculture affirment avoir trouvé une solution en orientant les distributeurs vers la laiterie de Boudouaou pour combler le manque. Néanmoins, le déficit en matière de besoins quotidiens est là et s’élèverait selon toujours les responsables de la Direction du commerce à 40 000 litres par jour, exactement la quantité qu’un investisseur local, basé à Chorfa dans la région de M'chédallah, se proposait de produire dès le début de la production, c'est-à-dire depuis 2016, mais qui est bloqué par l’Onil (Office international interprofessionnel du lait) sans lui donner aucune explication, alors que son usine installée avec du matériel ultra moderne, lui avait coûté plus de 12 milliards centimes. Encore un autre paradoxe, dirions-nous. Et le calvaire du citoyen continue …
Y. Y.
