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Rubrique Société

Cérémonies de mariage Grandes joies et petit budget

Crise économique oblige ou grandes maturations des mariés ! Peu importe la vraie raison, les jeunes couples convolent de plus en plus discrètement préférant un petit budget pour un meilleur avenir ou pour un voyage de noces. Ils osent en dépit des traditions, des obligations sociales ou encore le paraître. Un tour d’horizon permet de connaître les motifs ou encore les astuces adoptées pour y arriver.
Annuellement, plus de 300 000 mariages sont célébrés en Algérie. L’Office national des statistiques avait enregistré, en 2018, 332 000 unions. Ce qui représente un marché énorme pour les services y afférents tels que les salles des fêtes, les traiteurs, les couturières, les bijoutiers, les photographes, les discs jokeys… Et la liste est bien longue. Parmi ces heureux mariés, avec leurs familles, ils ont fait le pari de dépenser moins.

Le maître mot : la communication
Radia et Djamel ont décidé, ensemble, de ne pas trop dépenser. «Nos parents respectifs sont des fonctionnaires et nous, nous venons à peine d’entamer notre vie active. En faisant les calculs de tout ce que nous devons dépenser lors de la cérémonie chacun de son côté, et en plus des préalables comme la parure, les gâteaux et autres, nous nous sommes rendu compte qu’il faut bloquer nos revenus pendant au moins une année et en plus, emprunter. Pour nous, c’était illogique et pas du tout raisonnable», explique Radia, cadre dans une entreprise étatique. Et d’ajouter : «C’est vrai que lorsque nous étions petites, nous voyions la mariée défiler et changer de tenues pour en arriver à sept. Et tout le tralala qui va avec. Mais moi, j’ai décidé de m’en passer.»
Djamel, son époux prend le relais : «Lorsque Radia m’a parlé de sa décision de vouloir un petit mariage. Je lui ai dit que cela peut exister et que j’étais d’accord mais à une condition qu’elle soit sûre de ne pas regretter plus tard. Je ne voulais pas qu’elle me fasse des crises en assistant à d’autres cérémonies où qu’elle puisse comparer ou encore qu’elle soit capable d’affronter le regard et les remarques méprisants des autres. Il fallait être claire dès le départ et nous avons longtemps débattu autour de ce sujet. Mais il y avait ensuite les parents à convaincre. Nos parents respectifs ont, au départ, refusé. Ils avaient peur de la réaction des membres de notre famille. Je pense que nous étions les premiers dans leur entourage à opter pour cette formule. Et après moult tractations, nous avons résolu de préparer un dîner commun pour les hommes, en d’autres termes «dfouh tourki». Nous avons convenu avec l’imam d’une mosquée et nous l’avons organisé à son niveau. Par la suite, nous avons arrangé la cérémonie du «henné» pour les femmes les plus proches des deux familles, avec gâteaux et dîner. Et puis, pour avoir des souvenirs, mon épouse a emprunté quelques robes auprès de ses copines et cousines, et nous nous sommes rendus chez un photographe. Elle les a enfilées, et elle s’est prêtée à une séance de photos et de vidéos.». «En quelque sorte, j’ai eu droit à un défilé privé. Avec les économies que nous avons pu réaliser, nous avons pu partir en voyage pour quelques jours dans une ville algérienne où nous avons loué un appartement et couler des jours heureux. Nous ne regrettons pas du tout ce choix», conclut Djamel. Mais il avertit les futurs mariés : «Dans tous les cas de figure, le maître mot c’est la communication et ne pas laisser les parasites la brouiller !».
Nawel, jeune mariée, a dû convaincre tout son entourage et celui de son futur mari. «Depuis que je suis jeune, étant fille unique, j’accompagnais ma mère à tous les mariages. Avec mes tantes, je me rappelle des longues conversations qui venaient après et des critiques, que ce soit par rapport à la mariée, le lieu ou les gâteaux. Etant plutôt une personne timide, je me disais que le jour de mon mariage, tout le monde me critiquera. Alors, avançant le prétexte des économies et le non-gaspillage, j’ai amené mon fiancé à refuser ces traditions hormis quelques us, tels que le dîner. Et pour tous ceux qui me posent la question, je dis nous avons fait un mariage malaisien. Ce dernier consiste surtout en un dîner et la cérémonie du henné. Et nous sommes partis en voyage de noces en Malaisie » !

«Impossible de faire plaisir à tout le monde»
Nawel a mené le bateau mariage seule contre vents et marées et elle explique le pourquoi : «Lors du mariage de mon frère aîné, j’ai vu mes parents stressés pendant plus de six mois. Ils faisaient des calculs pour tout. Ils voulaient faire les choses en grand et ils se sont donné les moyens pour cela sans emprunter. Mais, en voyant ma mère dans cet état, ne pas dormir, être à bout le jour du mariage, au point de marcher difficilement, veillant à ce que rien ne manque et en tentant de faire plaisir à tout le monde, je me suis dis jamais je me tuerai pour organiser la fête. Je voulais des moments de joie non de stress. Et heureusement pour moi, mon fiancé était du même avis. Avec beaucoup de mal, j’ai pu convaincre mes parents car ils avaient peur du qu’en dira-t-on ! Ensemble, avons fait le tri de ce que nous gardons de nos traditions telles que le dîner, la cérémonie du henné, l’achat du mouton par la belle famille. Nous avons organisé conjointement tout ça chez nous. Seules les personnes proches de nous ont été invitées. Pour les tenues, j’en ai porté deux : la robe kabyle et la robe blanche. Tous ceux qui étaient présents étaient heureux et contents. Ils ont pu profiter de la cérémonie sans tension ni fatigue. Mais nous n’avons pas fait l’impasse sur le photographe. C’était important pour nous de garder des souvenirs de ces sourires et rires. Aujourd’hui, nous ne regrettons pas du tout, n’en déplaise aux mauvaises langues. Je reste convaincue qu’il est impossible de faire plaisir à tout le monde.»

Pas d’argent, place à la débrouille
Chahinez, jeune mariée, femme au foyer : «Nous sommes issus de la classe moyenne que ce soit mon mari ou moi. Je n’ai jamais travaillé, quant à mon fiancé, à l’époque il venait à peine de trouver un emploi et nous étions pressés de nous unir. Faute de moyens financiers, nous étions décidés à faire les choses simples, mais notre entourage refusait catégoriquement. Alors pour ne pas nous ruiner nous avons eu recours à des astuces que nous étions les seuls à connaître. En premier lieu, les bijoux étaient en plaqué or, que ce soit nos bagues ou la parure qu’il m’a offerte et j’étais contente. Pour la salle des fêtes, nous avons loué en commun. Une amie qui travaillait à la mairie a pu nous avoir celle de l’APC à un prix symbolique. Pour les gâteaux, nous avons choisi trois sortes en tout et pour tout, sans amandes. Le DJ et le photographe sont des copains de mon mari que nous avons pu payer à un prix raisonnable et sur plusieurs tranches. Le plus dur était le dîner. Là, nous nous sommes dit que nous ne le ferons pas. Eh bien, ce sont nos parents respectifs qui se sont entendus pour l’organiser. Ils avaient peur des mauvaises langues. Et pour ce qui est des robes et de la maquilleuse, heureusement ce sont mes cousines qui se sont occupées de moi. Que dire, j’étais heureuse le jour de mon mariage grâce à notre complicité et je le suis encore plus aujourd’hui en me disant que nous n’avons pas de dettes.»
Sarah Raymouche

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