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Rubrique Société

Sétif Le marché de véhicules, une plaie béante

La mairie est une collectivité territoriale dont la mission est d’offrir à la population un cadre de vie de qualité et des services qui correspondent aux attentes de sa communauté. Elle place les besoins des citoyens en tête des préoccupations. Mais cette définition ne s’applique pas à la ville de Sétif où le maire et son conseil ne se soucient guère des préoccupations de leurs concitoyens qui les ont pourtant élus.

En autorisant, il y a un mois, la réouverture du marché hebdomadaire de véhicules après une fermeture d’une année, le maire de Sétif et son Assemblée communale ont rendu la vie dure et insupportable à des milliers de citoyens. 
En effet, ce marché, qui se tient, habituellement, en plein centre-ville de Sétif, à la cité Laïd-Dahoui, constitue, depuis plusieurs années, une source de désagréments  pour les citoyens de la ville qui ont de plus en plus de mal à se déplacer en raison d’un encombrement sans pareil dû à la présence d’un nombre impressionnant de véhicules légers et lourds.

Un marché encombrant
Chaque mercredi et durant trois jours, c’est la ruée vers le marché hebdomadaire de voitures de Sétif, situé à la cité Laïd-Dahoui. Implanté en milieu urbain, autour d’une importante agglomération, il ne cesse de s’agrandir, engendrant de nombreux problèmes liés à l’hygiène, l’insécurité, la circulation et  la protection de l’environnement. 
Ce «souk» rassemble, dès mercredi matin, des centaines d’automobilistes venus des quatre coins du pays pour écouler leurs véhicules ainsi que des centaines de vendeurs spécialisés dans le commerce de l’informel  : gargotes, effets vestimentaires, pièces détachées, produits alimentaires, téléphones portables… 
Le lieu se transforme alors en un gigantesque bazar à ciel ouvert rendant la vie insupportable aux riverains. 
Ce marché désorganisé, sans aucune commodité et dont le lieu est inadéquat, véhicule une image qui va à l’encontre de l’essor socioéconomique d’une région en pleine mutation. Ce véritable point noir de la ville de Sétif exaspère les habitants qui revendiquent sa délocalisation à cause des multitudes de problèmes causés sans oublier la dégradation de l’environnement. 
Un petit tour au souk demande beaucoup de patience, car il est difficile de se frayer un chemin, du fait de la pagaille occasionnée par les charretiers, les conducteurs de voitures, les bus, les taxis, les cyclomoteurs, les camions, etc. 
A longueur de journée, le décor ne varie pas, avec ses nuisances diverses suscitant la colère et le désarroi des riverains. 
Des parkings anarchiques, gérés par des personnes étrangères, se trouvent également à l’entrée et en dehors du marché, tout au long des deux abords de la RN5 mitoyenne, alors que des assiettes privées alentour, relevant de particuliers, sont aussi louées le jour du marché, aux mêmes fins de parcage. 
Dégradation du terrain, manque d’éclairage, absence de clôture de protection et de délimitation des limites du marché constituent actuellement les caractéristiques saillantes du site.

Les riverains confinés chez eux
Mercredi matin, les étals commencent à s’ériger  et les premiers engins  font leur entrée à la cité Laïd-Dahoui. On se gare à tout vent, sur les trottoirs, sur les aires de jeu, en face des commerces, entre les bâtiments…Toutes les places vides seront prises d’assaut par les propriétaires de véhicules. « Durant les trois jours que dure ce marché, on vit l’enfer, on dit bien l’enfer. 
On est coincés et cernés de toutes parts par des centaines de voitures, camionnettes, bus et cars. On ne peut pas faire sortir nos véhicules pour aller au travail ou emmener nos enfants à l’école. 
Nous sommes obligés d’y aller à pied. Nous ne pouvons même pas ouvrir les fenêtres de nos appartements à cause du vacarme, du mauvais comportement et des incivilités des gens. 
Tenez-vous bien, en l’absence de commodités dans cet endroit, les visiteurs font leur besoin en plein air, en face de nos fenêtres. 
C’est insupportable. Nos enfants n’ont plus le droit de jouer à l’extérieur et les femmes ne peuvent pas sortir dehors. On reste confinés chez nous », déclarent, dépités, les habitants de la coopérative Es-Saâda.

L’environnement aux abonnés absents
Vendredi après-midi, le marché informel lève le camp, laissant derrière lui un véritable désastre. Le spectacle est désolant avec des déchets partout aux alentours des habitations. Des bouteilles remplies d’urine, des excréments enroulés dans des feuilles de journaux, sachets en plastique, cartons, fruits et légumes pourris, et autres produits jonchent le sol, on se croirait dans une décharge publique.
C’est une véritable calamité  qui a encouragé la prolifération des rats d’égout, des chats et des chiens errants, attirés par les tas d’ordures éparpillés partout. Il va sans dire que cette situation qui s’est installée dans la durée est difficilement tolérée par des citoyens mécontents qui ont exprimé le vœu que le marché de véhicules soit déplacé à un autre endroit moins encombrant. 
L’unique solution réside nécessairement dans la délocalisation de ce marché de voitures vers un autre emplacement plus adéquat et en dehors du tissu urbain et ne doit servir qu’à la vente exclusive des véhicules.

L’ex-wali ordonne sa délocalisation
Soucieux de répondre à l’attente populaire, l’ancien wali de Sétif, Nacer Maskri, qui a pu constater de visu les problèmes engendrés par la tenue d’un tel marché en plein centre-ville, avait donné des directives afin que le marché soit transféré vers l’extérieur de la ville. 
L’APC de l’époque avait alors choisi le nouveau terrain qui devait abriter à l’avenir le marché de véhicules. Celui-ci, d’une superficie de plusieurs hectares, est situé dans la localité de Sidi-Haïder sur le chemin de wilaya 117, à quelques encablures de la route nationale n°5 et de l’autoroute Est-Ouest. L’arrêté de délocalisation du marché de véhicules fut signé par l’ex-wali Nacer Maskri, il y a plus de deux ans. 
L’APC de l’époque s’était engagée à viabiliser cet espace en lui assurant le maximum d’entrées et de sorties vers la RN5 et l’autoroute Est-Ouest, de manière notamment à garantir une meilleur fluidité du trafic automobile, tout en facilitant les interventions des services concernés, en cas d’incendie, parallèlement à la réalisation d’un mur de protection pour le marché et à la multiplication des panneaux signalétiques et d’éclairage sur le trajet y menant.

Les réticences de l’APC
Mais depuis ce temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et ni l’ancienne ni l’actuelle mairie de Sétif n’ont voulu aménager le nouveau site ni voulu délocaliser le marché de véhicules. « Les services de l’APC de Sétif sont très réticents quant à la délocalisation de ce «souk». 
Le maire et son conseil préfèrent la politique du bricolage en maintenant le marché à la cité Laïd-Dahoui même s’il représente un réel danger pour les riverains et pour l’environnement. Un marché de voitures ne nécessite pas de gros investissements, il suffit juste d’un terrain aménagé et le tour est joué. Ou bien la santé et la tranquillité des habitants n’est pas la priorité de Monsieur le Maire », s’interrogent les habitants de la cité Laïd-Dahoui.
Durant notre enquête, nous avons appris que l’APC de Sétif a refusé d’aménager le nouveau site sous prétexte que le terrain est rocheux et qu’il nécessite beaucoup d’argent. Un prétexte qui ne tient pas la route vu que l’APC de Sétif est très riche, elle est l’une des plus riches municipalités du pays. 
Se comportant comme un épicier et ayant un esprit mercantile, la commune de Sétif ne se soucie guère de la souffrance de ces habitants qui aspirent seulement à une vie meilleure. 
La délocalisation du marché de voitures vers le site de Sidi-Haïder permettra à l’Etat de récupérer une importante parcelle de terrain qui servira à l’implantation d’importants projets d’utilité publique ou de centres de loisirs qui manquent cruellement à Sétif d’autant plus que la ville souffre depuis plusieurs années d’une saturation foncière.
Les habitants et les riverains des cités Laïd-Dahoui et Kérouani, quant à eux, ne comptent pas baisser les bras et interpellent personnellement le wali de Sétif afin de prendre la décision définitive de délocaliser le marché de voitures et de mettre fin à plusieurs années de souffrance. Espérons que leur SOS trouvera un écho favorable auprès du wali.
Imed Sellami

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