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Rubrique Société

Premier copiste arabe au musée du Louvre

Désappointé par le préalable inapproprié que lui réservait la direction de l’École des Beaux-Arts de Lyon quant au choix d’une spécialisation, Anouar décide d’abandonner le chemin d’apprentissage : « J’avais présenté un dossier en béton, avec mes travaux artistiques, mon parcours, etc. La réponse m’a glacé. La commission a émis un avis favorable, assorti toutefois du prérequis de repartir à zéro pour l’équivalence de mon diplôme. C’est-à-dire tout recommencer. J’ai jeté l’éponge .»
Dépité, le lauréat de l’École d’Oran tente un dernier coup de poker. Pas pour des études cette fois-ci, mais une requête au prestigieux Musée du Louvre l’autorisant à exercer en qualité de copiste dans l’enceinte. La bienveillance de cette dernière l’irradie d’euphorie, après satisfaction à sa demande. Depuis, Anouar se rend régulièrement dans la galerie en s’attelant à sa vocation. Une réhabilitation analeptique.
L’émotion
Dans la pénombre du Musée du Louvre, Anouar Boudia est souvent seul  devant son chevalet. La Joconde rafle la mise et les impressionnistes font exploser le taux de fréquentation. La prestigieuse salle d’exposition obéit au diktat de la renommée créative internationale. 
L’œuvre du jeune Algérien ne mérite pas de s’y attarder, face aux grands peintres consommés. Jusqu’au jour où une collégienne venue en groupe scolaire le remarque incidemment. « Monsieur, vous peignez bien. Vous êtes de quel pays ? » « Algérie », chuchote Anouar. La fille de même origine n’en revient pas. Elle accourt de toute vitesse ameuter ses camarades en s’écriant à tue-tête : « Hé, venez ! Il y a un peintre algérien dans la galerie ! »
Anouar se retrouve soudainement pris en étau par quatre classes, tout ouïe et admiratives, immortalisant, elles aussi, l’œuvre du jeune peintre.
« Ce jour-là, ouallah bekkaouni ! » (ils m’ont fait pleurer), avoue Anouar.
O. H.

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