C’est connu que chaque chef d’Etat, où qu’il soit et quel que soit le pays aux destinées duquel il préside, espère jouir d’une majorité qui l’accompagne et soutienne son programme, jusqu’à la fin de son exercice.
Et pourquoi pas, s’il convainc ses alliés, continuer de porter ses propositions et partager son engagement ? Chez nous, le FLN détient le record des allégeances. On ne connaît pas la profondeur de ses convictions, mais il est vraiment celui qui a le plus servi le système comparé à ses héritiers du RND, créé pour le concurrencer. Parce que lui, c’est quand même celui qui, rompu à la tâche, a applaudi à la discipline imposée et à toutes les règles édictées en 58 ans. À défaut de participer à la construction du scénario, l’ex-parti unique, toujours conciliant et encore plus lorsqu’il n’a pas toutes les cartes en main, se charge de les mettre en pratique sans jamais s’inquiéter de la direction qu’elles prennent.
Le Hirak aura permis de faire le ménage, y compris dans les partis dont on disait qu’ils avaient les reins solides, autrement dit les dinosaures qui n’ont pas peur de veiller au grain, y compris brutalement. Comme, par exemple, lorsqu’ils se mettent en tête de redresser parmi les leurs. Tout ça pour dire que quand ils y vont, ils y vont franco. On a pensé, lorsque le Hirak avait atteint un rythme tel qu’il devenait un interlocuteur incontournable, que sa vigueur ne tarderait pas à sonner le glas de ce dernier. Mais voilà que des partenaires invisibles remettent en selle ce FLN dont certains de ses anciens chefs, qui séjournent aujourd’hui en prison, certifiaient qu’il était un don de Dieu. Et du coup, le voilà qui revient dans l’actualité avec une énième direction qui plaque sa démarche à celle des forces aux commandes actuelles.
Offres de services et d’alliances et des hommes qui adaptent leur discours à celui développé par les tenants de la décision suprême. Pourquoi voler de ses propres ailes, quand on sait ce que l’on doit à un système qui nous tolère dans sa périphérie à condition qu’en échange, on soutienne, cautionne et veille à ce que la menace contre la longévité et ses faveurs demeure passagère ?
M. B.
