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Rubrique Soit dit en passant

Des recettes pour relever un défi ?

On s’aperçoit en en parlant autour de soi qu’ils n’avaient pas tort du tout. La tension, intra muros, est de plus en plus perceptible lorsqu’elle est entretenue par une autorité qui n’apprécie pas du tout que la faune d’en bas lui intime l’ordre de céder la place. 
C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle on brandit la matraque au moindre bruissement d’ailes. Ils ne cassent rien. Ils ne saccagent rien. Ils ne brûlent rien. Et même si cela était, cela ne justifierait pas le gros penchant pour la castagne, que l’on use d’autant de violence pour réprimer le moindre mécontentement. 
Normaliser les marches, tempérer les ardeurs  et neutraliser les marcheurs pour mieux les assujettir, elle est là la mission des troupes dépêchées pour mater les foules. Parce qu’elles veulent, honneur oblige, récupérer à tout prix les places importantes qui ont marqué les rassemblements hebdomadaires, les autorités ne lésinent sur rien pour y parvenir. Depuis maintenant plus de 5 mois, elles ne pensent plus qu’au meilleur moyen d’interdire les accès à la Grande Poste, à la place Audin, à la place du 1er-Mai , à la rue Hassiba-Ben-Bouali... Si les choses continuent à évoluer aussi méchamment, on risque fort de bientôt retrouver les marcheurs à Saint-Eugène, à la Pointe Pescade et pourquoi pas à Tipasa.  Autrement dit, le plus loin possible des endroits qui, parce qu’ils racontent l’éveil des consciences à la résistance, sont devenus des lieux mythiques depuis le 22 février dernier. 
La complicité dans le mauvais traitement est indigne d’individus qui, on s’en doute bien, seront les premiers à courir faire étalage de leur piété à la mosquée du coin, voire à donner, sans y croire, des leçons d’humanisme. 
Celles et ceux des Algériens qui ne connaissaient pas l’existence de Lakhdar Bouregaâ en savent, désormais, plus sur le moudjahid que ses geôliers. Tous ceux qui sont jetés en prison pour avoir alerté l’opinion sur les dérives du système contribuent à éclairer et enrichir des compatriotes qui, désormais, se méfient de tout. Le dernier d’entre eux vous dira que la division est terrible et qu’il faut surtout éviter à tout prix de tomber dans le piège.
M. B.

 

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