Placeholder

Rubrique Soit dit en passant

Il assimilait le viol à un acte sexuel !

De manière générale et où que l’on se trouve, à chaque attentat, à chaque prise d’otages, une cellule psychologique est mise en place, parce que l’on estime que les victimes ne s’en sortiront pas d’un claquement de doigts. Lorsque l’association Djazaïrouna des familles victimes du terrorisme islamiste a organisé ses journées dédiées à son projet «Femmes et résistance», elle a invité à venir témoigner du travail accompli auprès de femmes qui ont survécu à la tragédie des années 90. Psychologues, membres d’associations dévouées à la cause des femmes victimes de violences au pluriel dont celles commises à leur égard par des violeurs et égorgeurs en puissance, élevés au rang d’émirs par la volonté d’un Allah étranger à l’Islam et aux musulmans. Des dizaines de milliers de jeunes ont manifesté quasi quotidiennement, pour imposer qu’on les entende. Ils ignorent presque tout de la décennie rouge, à l’exception de ceux dont la famille a été touchée de près par le drame, quand d’autres ont pensé qu’il serait plus rentable d’en effacer les traces à jamais. 
 Djazaïrouna travaille, depuis quelques années déjà, à la collecte de documents, de témoignages de victimes et de professionnels étant intervenus durant la décennie rouge auprès de survivants traumatisés à vie par le drame qui a compromis leur avenir. Couvertures de presse, reportages, témoignages écrits, audiovisuels, thèses et travaux de recherche, longs et courts métrages… L’objectif du travail amorcé, que l’association qualifie de modeste, est  impressionnant. Créer un fonds documentaire ouvert au monde et à toute personne qui le consulterait pour un travail défini ou pour en savoir plus sur ce que l’on ne dit pas des horreurs vécues par un pays contraint à la quarantaine par une complicité autant externe qu’interne. 
Comment réparer une victime dont les blessures peinent à cicatriser et pourquoi le traumatisme est-il souvent impossible à transcender ? Sellal, alors ministre de l’Intérieur, aujourd’hui en prison, assimilait le viol à un acte sexuel. Si l’on indemnisait les femmes ayant subi les assauts de leurs bourreaux, on en ferait, selon lui, des prostituées !
M. B. 

Placeholder

Multimédia

Plus

Placeholder