Le long parcours de lutte des femmes algériennes(2)

Ce texte de militantes dont la première partie a été publiée hier a été confié en exclusivité à cet espace. Les autrices, ferventes militantes de la cause féminine, y disaient à propos de leurs aînées dont toutes les femmes algériennes se revendiquent comme les héritières :
«Elles ont été des milliers, des millions à avoir fait le guet pour sauver la vie des hommes au combat. Elles ont soigné, elles ont fait des kilomètres pour remettre le courrier, pour informer, pour soigner… Mais aussi pour nourrir ceux qui, pourchassés, avaient besoin de repos avant de reprendre le combat. Ceci pour dire que la lutte, pour les femmes algériennes, a traversé les siècles et revêtu des styles multiformes. Elles ont rejoint les maquis, pris les armes, soigné, nourri… Et puis, résistance souvent oubliée mais non moins importante, elles se sont attelées à la transmission. Transmettre aux enfants leur identité, la fierté d’être algérien, de tenir la tête haute et surtout de ne jamais renoncer à l’objectif premier tracé par les premiers combattants pour la lutte de Libération nationale : l’Émir Abdelkader, El-Mokrani, Cheikh El-Haddad… De génération en génération, ce crédo, ce cap, l’indépendance de l’Algérie, ont structuré la psyché de chacun à travers la transmission transgénérationnelle, à travers l’éducation des mères. Ces femmes, il faut le rappeler, aussi, ont refusé d’être instrumentalisées, lorsque le colon a voulu ‘’les moderniser’’ en pensant atteindre le mouvement national. Pratique courante des colonisateurs : ‘’les femmes indigènes sont opprimées par les hommes de leur communauté, donnons-leur des droits et elles trahiront leur communauté en rejoignant le camp des assimilés, voire des harkis, ce qui affaiblira leur camp et, par conséquent, la résistance à la colonisation.’’ Rappelons-nous la tentative du dévoilement des femmes algériennes par les colons… Toutes ces tentatives ont buté sur un échec cuisant. Les moudjahidate ont continué leur combat jusqu’à la libération de leur pays. Aujourd’hui, nous sommes les dignes héritières de ce noble combat et fières de le poursuivre dans l’Algérie indépendante.»
À suivre !
M. B.