En fin de semaine dernière, des photos insoutenables, publiées sur les réseaux sociaux, ont scandalisé les internautes. Prises par la sœur d’une parturiente, elles ont été partagées pour prendre à témoin ceux qui douteraient, encore, de ce que l’on raconte à propos des hôpitaux et avec pour légende un cri de colère adressé au chef de l’Etat.
Sur les photos, des femmes sont abandonnées à terre. Qu’elles aient accouché ou pas encore, qu’elle aient été opérées ou qu’elles attendent de l’être, elles s’installent où elles peuvent. Parce que l’hôpital et son administration se soucient peu de la dégradation des lieux quand elles n’appellent pas les forces de l’ordre à venir les débarrasser de médecins en grève qui dénoncent leurs conditions de travail et empêchent de tourner en rond. Dénoncer l’état de délabrement avancé de certains établissements hospitaliers n’est pas nouveau. Il faut croire que rien n’y fait puisque la situation perdure. Je me souviens d’un passage que j’avais personnellement réservé à la colonie de rats qui infestent les structures en question et courent à proximité des malades. Contre eux, l’hôpital a renoncé à se battre depuis longtemps. À supposer qu’il ait pensé un jour à le faire.
Comment ne pas comprendre que pareils faits réveillent une indignation que d’aucuns trouvent encore le moyen de dire exagérée ? Tandis que les uns vont se faire prendre en charge là où la médecine prend tout son sens, des populations entières occupent la rue pour dire leur ras-le-bol de cette gestion du pays à deux vitesses !
Dans un pays qui se respecte, écoute et respecte les siens, lorsque des citoyens, en mal de protection, réclament plus d’attention à une administration censée répondre positivement à leurs attentes, on pense, honnêtement, que des mesures seront certainement prises pour qu’un laisser-aller aussi criminel ne se reproduise plus. L’hôpital au service du patient ? Quand on voit ça, on pense à ce que les nôtres ont en tête. C’est là que me revient, en mémoire, cette histoire de professeur, chef de service, et de directeur d’hôpital qui, à 60 ans, se sont octroyés une bourse pour aller étudier à l’étranger.
M. B.
