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Rubrique Soit dit en passant

Ne pas en parler pour l’honneur !

Le travail à entamer après avoir partagé le fardeau pour la reconstruction reste long. Tant que personne ne s’en aperçoit, ils demeurent vertueux. Dès que le scandale éclate, ils vendent tout et disparaissent dans la nature, histoire de faire oublier leurs méfaits. Comment des gens qui ont tout pour eux se permettent-ils pareille déviance ? À moins que le statut donne la sensation d’être intouchable, voire inébranlable et contribue à confirmer un pouvoir ? Lorsqu’ils se retrouvent dos au mur, ils parlent d’«allégations» et s’excusent auprès de celles et ceux qu’ils auraient pu «offenser au cours de leur vie». Ils se disent désolés dans leur besoin de ne pas faire de tapage autour d’atteintes au corps et à l’âme. Depuis que le scandale a éclaté et que des horreurs commises ont été révélées, certains hommes coupables nient et d’autres s’excusent avant de se voir répudier par leur profession et par l’opinion publique. Ils sont mis à la marge de la société. Et alors ? La belle affaire ! Dans le show-business, la liste n’en finit pas de s’allonger. Certaines ont été violées. Actrices et collaboratrices montent au créneau et osent le dire. D’autres agressées sexuellement racontent comment leur violeur s’est montré brutal et insatiable.
Dans le milieu religieux, les choses se passent sans que les victimes les dénoncent avec autant d’énergie. Il faut dire qu’un homme qui manipule sans vergogne le discours religieux ne fait qu’une bouchée de la faune qui se précipite sur les lieux de plus en plus assidument. Il y a aussi ces cas où la société préfère ne pas évoquer ces agressions qui troublent et mettent le cœur à l’envers par crainte que le ciel ne lui tombe sur la tête. Faire du tapage autour d’atteintes au corps et à l’âme relève du tabou.
La pédophilie, en Algérie, on classe ça dans les faits divers. Sans doute parce que l’on considère encore que c’est un fait divers. Entre les violeurs d’enfants, les adeptes de zawedj el moutaâ et les prêtres et imams pédophiles, il y a une ligne qui est vite franchie. Et le monde a largement de quoi faire. À la majorité des victimes, il faudra des années de thérapie pour passer le cap du déni.
M. B. 

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