Lorsque l’on dit, pour décrire l’atmosphère qui règne ici et là, que les temps ont changé, c’est pour énoncer, en d’autres termes, que nous sommes ringards et ne comprenons plus rien à ce qui se passe autour de nous. Lorsque l’on affirme chez nous que les choses ont changé, c’est pour alerter sur le fait que l’on va à reculons. En ayant de moins en moins honte de le clamer haut et fort parce que l’on n’a même plus conscience de ce qui est bon pour nous.
Je n’en ai pas rencontré une ou un seul, mais, entendons-nous bien, je parle là de personnes de mon entourage, qui ne se soit pas réjoui de la défaite saoudienne face à la Russie, en Coupe du monde, tellement il est vrai que l’on préférerait l’autorité d’un Poutine aux malfaisants bédouins wahhabites qui transpirent le mal par toutes les coutures de leurs djellabas. Ils sont partout, ces envahisseurs qui inoculent le mal là où ils passent.
Ces enturbannés d’un autre temps qui voudraient asservir les réticents de la planète dont nous sommes et que l’Occident, non sans calculs meurtriers, regarde et laisse faire tout en surveillant ses flancs. Mais là n’est pas l’objet du présent billet.
Je voulais juste parler de cette atmosphère qui règne sur les réseaux sociaux lorsque le football joue à balayer les faiblesses de chacun pour son équipe favorite. Et bien sûr, de ce moment chargé d’émotion où s’affrontent les maîtres de la discipline pour la gloire de leurs pays respectifs. Les algériens ont, eux aussi, une soif incontestable de grandeur que le système actuel est incapable de leur offrir. Alors, ils se rabattent énergiquement sur le foot. C’est là que l’on devrait s’interroger sur les raisons qui font qu’une femme tente de comprendre ce qui émeut autour d’une discipline que l’on voudrait à la portée exclusive du genre masculin.
Comment expliquer à de vaillants spécialistes mâles pourquoi je ne partage pas l’avis de ceux qui sonnent la charge contre un entraîneur qui s’efforce de remettre d’aplomb une équipe de pieds nickelés ? Tous savent comment mettre la pâtée au monde entier, mais restent passifs quand le talent s’impose au féminin et se qualifie pour la Coupe d’Afrique.
M. B.