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Rubrique Soit dit en passant

Pas question d’en rester là !(1)

Depuis le jour où les agissements inqualifiables d’une policière de Baraki ont été rendus publics et dénoncés par les victimes, il y a eu ceux qui ont voulu semer le doute et ceux qui ont proposé de se constituer partie civile. 
Traîner en justice la policière qui a fait du viol de l’intimité de jeunes filles une nouvelle arme de guerre contre la résistance de ces dernières ? Un degré supplémentaire dans la violence destinée à punir toute personne tentée par l’opposition à un ordre public finissant ? Comment faire mine de ne pas voir et comment taire pareilles pratiques ? Etouffer toute forme de contestation en ordonnant à des femmes, embarquées vers un commissariat à l’autre bout de la ville, de se déshabiller est une étape supplémentaire dans les coups portés à des Algériens dont on n’accepte pas qu’ils désobéissent aux sommations autoritaires.  Pourquoi pas un commissariat du centre-ville ? Le but était-il de donner aux policiers, stationnés en banlieue, l’occasion de se faire la main sur des militantes engagées dans un combat libérateur contre le système en place ? 
C’est connu qu’à chaque fois que l’on veut soumettre une société à l’ordre dominant ou à un quelconque adversaire, on s’en prend à ses femmes. Et quand on peut, pour le faire, en appeler à d’autres femmes ; le résultat est assuré parce que les victimes en sortent encore plus dévastées. Que pour commettre le forfait, l’inadmissible, on implique d’autres femmes, le geste n’en est pas moins choquant dans un pays qui aurait plus tendance à couvrir ces dernières. 
Habituellement, ce sont les hommes qui partent à l’assaut du corps des femmes. Sans doute a-t-on jugé la pratique insuffisante. Lorsque des policières font la démonstration de penchants aussi nauséabonds pour le viol et s’en prennent à l’intime d’autres femmes, on déplore le fait qu’elles ne soient pas conscientes qu’en agissant de façon aussi dégradante, c’est leur propre corps qu’elles offrent à l’outrage. Pareil acte ne doit pas rester impuni. J’irai applaudir à son procès dans une Algérie enfin débarrassée de tous les voyous qui font régner la terreur, à l’écart de témoins qui pourraient les envoyer au trou. 
M. B.  

 

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