On commençait à se demander si réellement le système avait l’intention de muer. Il est clair que non. ça n’est pas au programme parce que ça n’est pas dans son ADN.
Villas de fonction, voiture, personnel, ils ne lâchent rien qu’ils soient ou non en poste. Et on se demande pourquoi l’Algérie dort dans de sales draps. Une première fois c’est un sénateur, une deuxième un homme d’affaires, une troisième un patron d’entreprise publique, une quatrième un élu local… Il ne se passe pas un jour sans que l’on apprenne qu’une nouvelle affaire scabreuse est venue déranger le calme précaire. Un calme fragile et un climat délétère qui règnent au cœur du système. Je ne cesserai personnellement jamais de m’interroger sur ce qui fait que l’on passe d’une situation plus qu’enviable à une de pestiféré, de persona non grata. Qu’est-ce qui peut justifier le reniement ? Tout le monde se fait du bien, mais tout le monde n’a pas droit à des réactions aussi violentes. Là où amour et haine se côtoient sans jamais renoncer l’un à l’autre.
Tout se passe sans que rien ne vienne décourager ceux qui ont pour vilaine tendance de tirer grand profit des incertitudes qui marquent le quotidien des Algériens. Cela relèverait de la mauvaise plaisanterie que d’énumérer ce qu’il y a à boire et à manger dans la démarche algérienne. Mais il y a tellement de moyens à disposition, pour détourner l’attention de la rue que l’on ne peut pas faire comme si les choses étaient évidentes pour tout le monde. Comment passer outre ce qui rythme la vie des Algériens sans se poser la question de savoir si ce qu’on leur propose au quotidien suffit à faire semblant que tout va pour le mieux ? Elle est tellement compréhensible cette méfiance de la part des citoyens à l’égard des appareils de l’Etat qui prétendent leur vouloir du bien sans jamais rien concrétiser.
A force de nous faire avaler des quantités monstrueuses d’histoires aussi insipides les unes que les autres, on finit par regarder, avec résignation, l’insolence qui caractérise les agissements des uns et des autres. Il suffit, en fait, d’offrir un os à ronger de temps à autre et le tour est joué !
M. B.
