Rompre le silence pour faire payer son agresseur !

Lorsque les attentes progressent, elles se calent, inévitablement, sur les illusions de chacun ou s’en approchent. Ce sont ces mêmes rêves qui alimentent la faculté de traiter par le mépris la succession d’assertions qui jettent le discrédit sur les luttes menées ici et là. Quand un homme dispose d’un auditoire béat, auquel il sert les insanités qu’il estime bonnes à entendre et à avaler et que des femmes qui réclament leurs droits sont embarquées au motif qu’elles troublent l’ordre public et font tache dans le paysage, cela signifie qu’il ne faut, surtout, pas lâcher prise. Parce que si une revendication dérange, c’est qu’elle va dans le bon sens. Il y en a que l’on n’imaginerait pas commettre l‘irréparable comme d’être tenté par le viol d’une personne à sa solde.
Le monde du cinéma a fait des ravages en matière d’abus sexuels, mais il a suffi qu’une femme dise un jour stop et s’élève contre sa propre agression pour que d’autres lui emboîtent le pas et décident de ne plus céder au chantage. Qu’est-ce qui transforme un homme en bourreau et l’encourage à agresser sans jamais se poser de question sur les raisons qui le poussent à imposer sa volonté par les coups ? Je ne dis pas que les hommes sont les seuls à commettre l’insupportable ou qu’ils ne sont pas eux aussi victimes ou que la violence est leur jeu favori. Des femmes sont violentes, mais la part belle en matière d’agressions est pour bien des raisons faite aux hommes. Se poser des questions vous expose à des réactions identiques à celles de ce lecteur dont je ne partagerai pas un mot de sa sombre leçon de morale. D’aucuns pourraient me reprocher de consacrer du temps à pareils courriers. Je pense, pourtant, qu’il ne faut pas hésiter à dénoncer ce à quoi aspirent certains hommes et ce à quoi ils s’accrochent pour donner du sens à leur existence. Je vais continuer à en parler, n’en déplaise à ceux que cela révulse que l’on s’interroge sur leurs déviances. Je regrette que les violences sexuelles quotidiennes qui emportent bien des vies ne soient sérieusement évoquées que durant un temps aussi court que les 16 jours qui leur sont dédiés en fin d’année.
M. B.