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Rubrique Sports

Le Coup de Ciseaux Déclin allemand, renaissance brésilienne et péril espagnol ?

Le Mondial 2022, organisé pour la première fois dans un pays arabe et en hiver, et dans huit enceintes qui sont des concepts culturels dont le design s’inspire de caractéristiques de la vie courante du Qatar et de l’architecture arabo-musulmane, se distingue déjà par la qualité technique et l’intensité physique de certaines rencontres, ainsi que par des résultats sportifs déjouant les pronostics des bookmakers. Les matchs joués jusqu’au 25 novembre ont surtout laissé entrevoir un possible déclin de la puissance allemande, une résurrection du fameux « o jogo bonito » brésilien, personnifié naguère par des monstres artistiques comme Pelé, Ronaldo et Ronaldinho, et le « péril espagnol » incarné par la « Roja » qui a développé un football de PlayStation !
Jusqu’ici, ce Mondial inédit à bien des égards, a confirmé la robustesse et la tranquillité du champion sortant, la France, en dépit des forfaits de solides piliers comme Benzema, Pogba et Kanté. Il a révélé en même temps les atouts d’une Angleterre qui fait peur, et montré un Portugal qui sème le doute sur ses chances de remporter le trophée, ou d’être dans le dernier carré malgré son phénomène Ronaldo et sa constellation de stars européennes derrière. Il a fixé par ailleurs l’attention, du point de vue africain, sur un Maroc et une Tunisie sérieux, appliqués, vigilants et rendant des copies propres en jouant sans complexe d’infériorité devant des adversaires réputés plus forts qu’eux sur le papier. En revanche, les prestations à peine moyenne, voire même faibles, du Sénégal, du Ghana et du Cameroun ont plutôt mis au jour leur friabilité psychologique et leur incapacité à gérer la tension et le stress propre à des rencontres du haut niveau mondial. Il a également mis en lumière une Arabie Saoudite explosive, surdéterminée et dotée d’un mental en titane, ce qui lui a permis de terrasser une Argentine insuffisante sur le plan de la performance, mais pleine de suffisance s’agissant du tempérament collectif. Au cœur d’une Albiceleste sans imagination, au jeu stéréotypé et souvent piégée par la science du hors-jeu mise au point par un Hervé Renard joueur d’échecs, Lionel Messi n’a pas su être ce jour-là le Messie de sa sélection.
Ce Mondial a d’autre part mis en lumière l’intelligence tactique, la fraîcheur physique et le brio technique des Japonais. Les joueurs du sélectionneur Hajime Moriyasu, ancien milieu de terrain international, ont été des farfadets de feux devant des Allemands pleins de morgue et qui ont vu de toutes les couleurs face aux insaisissables Nippons. Ce Japon-là a fait penser à l’Algérie de 1982, à Gijon en Espagne, et face à des Allemands tout aussi infatués et croyant ne faire des «petits» Algériens qu’une bouchée de couscous ! A leur tour, les «petits» Nippons n’ont pas été mangés comme des sushis arrosés de sauce soja ! Au contraire, ce sont les magnifiques «trolls» japonais qui ont dégusté la «grosse machine» allemande comme un Apfelstrudel, ce fameux gâteau germanique qui est un roulé à base de pommes et de cannelle, et dont une partie du nom, «strudel», signifie tourbillon en allemand. En effet, les joueurs de Hans Dieter Flick ont été emportés par le tourbillon japonais et se doivent donc de sortir de leur gueule de bois pour affronter la dangereuse sélection du calme Luis Enrique. Une Roja espagnole qui a déroulé devant une Costa Rica, certes bien faible, un football alliant la puissance du rouleau compresseur et l’esthétique d’une peinture aquarelle sur tapis vert.
Justement, la sélection espagnole, dont le jeu est un mélange des styles du Real Madrid et du FC Barcelone, fait de conservation outrageuse du ballon, de technique léchée et sans déchet, de rigueur tactique, de volume physique et d’efficacité offensive, a annoncé la couleur d’un des plus sérieux prétendants au sacre. L’Espagne, qui a participé depuis 1930 à seize phases finales sur vingt-deux, et gagné la Coupe du monde en 2010, a des chances d’ajouter une seconde étoile sur le maillot rouge de sa pétillante armada d’artistes.
Reste le Brésil qui participe à sa vingt-et-unième édition du Mondial au Qatar et qui arbore sur son maillot jaune, bleu et vert les cinq brillantes étoiles de l’hyperpuissance mondiale du football. Son match, tout à fait plein, contre des Serbes qui avaient parfois des tronçonneuses à la place des pieds, et marqué, de façon spectaculaire, par le retourné victorieux, hyper-acrobatique et divinement artistique de Richarlison, est un inquiétant avertissement pour les prétendants au sacre final. Les Espagnols, les Argentins, les Français, les Anglais, les Portugais à un degré moindre, et même les Allemands qu’il ne faudrait pas enterrer trop vite quand bien même leur match de dimanche soir contre l’Espagne serait celui de la mort probable, sont donc avertis.
D’autant plus avertis que ce Brésil 2022 a ajouté au «jogo bonito» traditionnel, la puissance physique et la solidarité de groupe. Et même probablement sans Neymar blessé, le Brésil de Tite, alias Adenor Leonardo Bachi, crache du feu et distille du champagne sur le gazon !
N. K.
 

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