Juste pour rire

Je ne vais pas refaire le décompte de la semaine dernière. J’ai fait mes comptes, ça y est. Sauf que le chiffre 5 me hante, comme s’il avait un compte à régler avec moi. Dieu m’est témoin que je n’ai aucun litige avec aucun chiffre, le 5 encore moins. J’ai beau essayer de l’enlever, juste le temps de siroter un thé sans envergure, le 5 revient m’imposer sa dictature. Et quand je sirote mon thé, ça agace plus d’un ; surtout cet amoureux des mécanismes de montre. Selon lui, je ne sirote pas mon thé, je le siffle comme un serpent. Non, je le sirote. Non, tu le siffles. Ce sifflement est agaçant. Puis ça n’a pas le respect des urbanités. Au fait, est-ce un thé, ou un cappuccino ? Et le 5, qu’a-t-il à voir dans cette affaire ? C’est simple, tu le siffles en cinq secs. Ah, nous y voilà ! Juste pour rire, je dis à mon ami : «Cinq dans tes yeux ; à cette allure, tu vas me frapper des yeux.» Puis, j’ai tenté de prendre mon cappuccino (thé ?), l’auriculaire en l’air, pour montrer que je sais me tenir en société. J’ai fait tout mon possible. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Je n’avais pas le goût du thé (cappuccino ?) dans la bouche. Au diable les urbanités, je veux sur mon palais le goût et dans mes narines l’arôme ; et si je siffle en buvant, lui, là-bas, n’a qu’à caler au fond de son conduit auditif des boules «Quies». Cinq ou pas cinq, personne ne dit rien à l’autre qui n’arrête pas de fumer son thé ; alors, je prends mon breuvage comme je l’entends, c'est-à-dire en sifflant. Et si ça dérange certains, je m’en bats la calebasse !
Tout compte fait, le stade de la JSK fait-il les vingt mille places ? On est loin de mon «5» fétiche. Y a-t-il le nombre de places pour que ce match puisse avoir lieu ? Pour la JSK, le compte est bon. Pour la FAF, le compte n’y est pas. En attendant, le match n’a pas eu lieu. Pourquoi ne pas utiliser le stade du 5-Juillet ? Je ne le fais pas exprès, le 5 revient à ma mémoire comme un leitmotiv. Non, pas de 5-Juillet ! Boycott ! Bien, une commission se déplace à Tizi ; on refait le compte. Et le compte n’y est pas ! Juste une question à un dinar planché : la FAF ne connaît-elle pas le nombre de places des stades d’Algérie ? Apparemment, non ! En attendant, le match ne démarre pas. On aurait pu compter ces fameuses places en utilisant Google Earth. Ça aurait été plus simple que d’envoyer toute une commission ! Ils étaient combien dans cette commission ? 10. Non, 8. 10 ou 8 ? Non, 5. Je ne vais pas tout de même me mettre à compter jusqu’à 10. Y a-t-il une âme charitable pour me donner le nombre ? En attendant, je ne connais pas le nombre de places du stade de Tizi. En attendant, le match est reporté. Et si on le faisait jouer en 2019 ? Ça aurait du sens. Du panache. Et de l’allure. Qu’en pense la FAF ? On tente 2019 ? Puis s’il y a 5 buts d’inscrits, ce serait le pied total. Ça bricole, ça bricole, mon frère, ça ne cesse pas de bricoler ! Alors, conjuguez le verbe «bricoler» à tous les temps. A tous les modes. En attendant, je siffle mon cappuccino (thé ?), n’en déplaise à cet ami qui souhaiterait que je le boive, tout simplement. Je vous offre de suite la bonne nouvelle de cette chronique : «Le lait sera disponible durant le Ramadhan» (dixit notre ministre de l’Agriculture). Pour une nouvelle, c’est une nouvelle ! Durant le mois de jeûne, le lait sera disponible. N’ayez crainte, chers compatriotes, le ministère de l’Agriculture veille au grain (sans jeu de mots, Monsieur le Ministre !). Par conséquent, ceux qui se plaignent de la pénurie de lait attendent Sidna Ramadhan pour s’offrir le litron de ce précieux liquide. Ceci étant dit, je suppose qu’il n’est pas question de parler des autres produits. Lesquels ? Je ne sais pas. Ce qui se consomme durant ce mois sacré. Au fait, c’est pour la mi-mai. C’est à portée de main. A portée de faim. A portée d’estomac. Au fait, est-ce que le livre sera disponible durant le mois de Ramadhan ? C’est une question pour notre ministre de la Culture. Le livre, oui ! La zlabia, aussi. Surtout, la boufarikoise ! Le kelb ellouz mahchi, aussi. Avec du llouz. Surtout pas de kawkaw. Le m’taouem. L’ham lahlou… Je siffle les plats, comme j’aurais sifflé un verre de thé fumant. A la bonne vôtre ! Le lait sera disponible, ouais ! On ne manquera pas de lait, durant tout un mois. Du lait, à gogo ! Lahlib safi, ya kho, bechebâ ! C’est de la réflexion macroéconomique, c’est moi qui vous le dis. Du lolo à gogo, c’est de la haute stratégie ministérielle ! Ça devrait se discuter en Conseil des ministres, c’est moi qui vous le dis. Quel exploit ! L’Algérie ne manquera pas de lait, durant un mois plein. Plein à craquer ! On s’en fout de tes livres, on veut du lait. Rien que du lait ! Pas de leben ! Du lait, encore du lait ! Ramadhan intik ! Parole d’un ministre de la République ! Et si c’était le début d’une précampagne électorale ? Il faut tout de même se poser la question. Le lait adoucit les bulletins de vote et remplit les urnes. Un citoyen disposant d’un litre de lait est un citoyen heureux, c’est moi qui vous le dis.
En attendant le tsunami algérien de lait, je me déclare solidaire de «l’enseignant écarté après… neuf jours d’activité» (cf. Liberté du 5 mars). Je demande à Madame la Ministre de l’Education d’annuler l’annulation, sous peine d’entamer une grève du lait. Cette grève des enseignants est incroyable ! Grévistes jusqu’au bout de la craie ! Puis, le couperet tombe. Dehors les enseignants grévistes ! Embauchons, embauchons ! Il n’y a pas que 5 enseignants, il y en a 19 000. Maintenant que la paix est revenue, les enseignants licenciés doivent introduire une demande de réintégration. Que c’est compliqué ! Eh oui, la Fonction publique, solide comme un roc, veille à l’instruction près. Je perds mon kabyle avec cette histoire. Que de perte de temps ! Maintenant, les élèves demandent le renvoi des compos. Et un bac millimétré. En fonction des cours. Rattrapage, que nenni ! Une salade algérienne ! Et si c’était juste pour rire ! Le Cnapeste. Le lait du ministre. La JSK. Le stade. Le chiffre 5. Le thé à siffler. Et si c’était juste pour rire !
Y. M.