Ce mois de septembre annonce les couleurs d’une année bien animée. Depuis sept mois, décisions du pouvoir et réactions populaires ne font pas bon ménage. Les citoyens se sont habitués à ce que chaque semaine ait son lot d’évènements et de nouveautés en termes d’annonces de la part du régime. La semaine dernière, c’était l’arrestation de Karim Tabbou qui avait suscité la colère des manifestants. Hier, c’était plutôt l’inflexible décision du régime de rendre la capitale inaccessible aux personnes n’y vivant pas.
Ghazi Boucharef - Alger (Le Soir) - En ce 31e vendredi, la principale mission du pouvoir consistait à réduire le nombre de manifestants en interdisant l’accès de la capitale aux non-résidents.
Le ressentiment populaire quant à cette décision était tel que la marche d’hier a commencé vers les coups de 11h, beaucoup plus tôt que de coutume. A cette heure-ci, au niveau de la place Audin, des dizaines de personnes sont, en effet, sorties clamer leur désapprobation quant à cette interdiction imposée aux non-algérois d’accéder à la capitale de leur propre pays.
Les agents de police avaient reçu l’ordre de détecter, par on ne sait quel critère, les manifestants non-Algérois. Çà et là, de jeunes personnes étaient approchées par lesdits agents. Ces derniers vérifiaient leurs adresses ou fouillaient leurs poches, peut-être dans l’espoir de découvrir quelques indices endémiques à leurs wilayas d’origine. Quand la preuve de leur culpabilité de ne pas être de la capitale était confirmée, elles étaient systématiquement arrêtées. Par ailleurs, malgré cette décision, de nombreuses personnes provenant de plusieurs wilayas de l’intérieur ont réussi à se frayer un chemin, pour s’introduire discrètement dans la capitale. Les véhicules immatriculés sous les numéros d’autres wilayas étaient omniprésents. Une fois arrivés au niveau du centre-ville, la plupart de ces chanceux ont eu la bonne idée de garer leurs voitures dans des coins discrets puis de s’en éloigner à pied afin de ne pas être arrêtés par d’éventuels barrages de police.
Un jeune homme, originaire de la wilaya de Oum-el-Bouaghi, nous a confié que les barrages de police ou de gendarmes, fixés au niveau des différentes entrées d’Alger étaient en sous-effectif, comparés au nombre de véhicules entrants.
De ce fait, certains ont réussi à traverser les mailles du filet alors que d’autres ont été forcés de faire demi-tour.
G. B.
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La capitale inaccessible aux non-Algérois
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