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Marché pétrolier Tous les voyants sont au vert

Il y a bien longtemps que l’actualité du pétrole n’a pas été porteuse de nouvelles aussi réjouissantes pour les producteurs, les traders et les négociants, tous emballés par la demande d’or noir qui se rétablit plus rapidement que prévu. Grâce, en grande partie, à l’attitude du groupe des 23 producteurs réunis dans Opep +, et de l’évolution de la lutte contre la pandémie et, surtout, malgré la pesante menace d’une avancée plus que jamais résolue vers les énergies propres.

«À moins que l'Opep + ne mette des barils supplémentaires sur le marché en plus des plans de restauration de 2 millions de barils par jour (bpj) d'ici juillet, les prix du pétrole augmenteront à mesure que l'écart se creusera», affirmait Fatih Birol, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), quelques heures avant l’ouverture de la réunion mensuelle de l’Opep + tenue mardi. Réunion qui s’est rapidement conclue sans grande surprise quant aux volumes et quotas de production supplémentaires à mettre sur le marché après juillet. Toutefois, tous les observateurs n’ont pas manqué de s’interroger sur le fait que les pays producteurs, menés par la Russie d’un côté et l’Arabie Saoudite de l’autre, n’aient pas abordé la question iranienne qui, pourtant, constitue l’une des rares réserves incitant des analystes à mettre un bémol aux avis optimistes sur l’avenir immédiat de la demande et, par ricochet, les prix.  

Les actionnaires des majors alimentent la guerre énergies fossiles-renouvelables
Ainsi, les 23 ont reconduit la stratégie empreinte de prudence avec un retour progressif de l’offre décidé entre mai et juillet, avec près de 1,2 million de barils par jour supplémentaires, auxquels s’ajoutera le million de barils retiré délibérément par les Saoudiens. Une issue de la réunion qui, en tous cas, a boosté le marché déjà marqué par un mouvement haussier depuis plusieurs semaines. Journée de mardi donc du genre qui fait rêver n’importe quel trader, conclue avec un prix à la fermeture de la séance sur le marché à 70,25 dollars le baril de Brent à Londres et à 67,72 dollars le baril de WTI à New York. Une forte hausse des cours du brut, encore plus prononcée mardi donc, le baril de Brent dépassant à un moment de la séance les 71 dollars, le plus haut niveau atteint depuis plus de deux ans, que le président de FGE Consultants a expliqué par «la croissance de la demande est assez bonne, la discipline Opep + est très bonne, au moment où les stocks diminuent». Pour ensuite pronostiquer que, «s'il n'y a pas d'ombre iranienne sur le marché, les prix pourraient atteindre 75 à 80 dollars d'ici le milieu du troisième trimestre». De quoi ne pas trop s’en faire pour les membres d’Opep+ qui, déjà, se projettent dans le futur immédiat. Alexandre Novak, le Monsieur-Énergie russe, a en effet affirmé, jeudi, que les prix du pétrole reflètent l'équilibre de l'offre et de la demande,  tout en assurant que la demande saisonnière de pétrole augmentera au troisième trimestre de l'année, exprimant ainsi son emballement après les hauts niveaux atteints par les prix, mercredi, lorsque le Brent a atteint son prix le plus élevé depuis septembre 2019, à 71,99 dollars le baril, engrangeant 1,6%, après une hausse de près de 3% la veille. En fait, le vent d’optimisme qui souffle sur le monde du pétrole, il n’y a pas mieux que la position de l’AIE pour le refléter. Dans un entretien accordé à Bloomberg avant la tenue de la réunion de l’Opep+, mardi dernier, le patron de l’Agence soulignait que la demande pourrait bien revenir aux niveaux d'avant la crise dans un an environ, portée par la forte demande aux États-Unis, en Europe et en Chine. Une sortie qui contraste presque du tout au tout avec les prévisions émises par l’AIE durant le premier trimestre dernier, dans son rapport «Pétrole 2021» où il était dit que la demande mondiale de pétrole ne reviendrait à son niveau d’avant-pandémie de 100 millions b/j qu’en 2023. Ainsi va le marché le plus versatile, un des plus sensibles, des matières premières. Presque tous les signaux sont désormais au vert pour les producteurs et les marchands de pétrole, malgré la concurrence de plus en plus grandissante du renouvelable et des fortes pressions de la part des actionnaires des grandes compagnies, et même de la justice comme c’est arrivé pour la compagnie néerlandaise Shell, qui a perdu un procès, il y a quelques jours, l’obligeant à revoir ses activités de sorte à diminuer jusqu’à 45% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Ou encore les américains d’Exxon et Chevron, dont les conseils d’administration ont été soumis à des «révolutions» lors de votes où les actionnaires ont manifesté, leur mécontentement envers les deux géants pétroliers qui «ne font pas assez pour atténuer les effets de leurs activités sur le climat».

L’abandon du pétrole, ce n’est pas pour demain !
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, comme l’explique une spécialiste sur les colonnes d’Oil Price, c’est dans ce contexte que l’industrie pétrolière a trouvé moyen pour se ragaillardir, comme le confirme l’AIE dans son «World energy investment 2021», dans lequel il est dit que les investissements mondiaux dans l'énergie, cette année,  devraient augmenter de 10% par rapport à 2020 pour atteindre 1 900 milliards de dollars, au moment où la demande d'énergie est également en plein rebond, et elle est forte, l'AIE s'attendant à ce qu'elle augmente de 4,6% cette année, compensant largement la contraction de 4% de l'année dernière. Les investissements dans l'exploration et la production de pétrole et de gaz devraient augmenter de 10% cette année, sous l'effet de la reprise de la demande et de la hausse des prix du pétrole et du gaz qui en résulte, note l'AIE en soulignant tout de même que les dépenses resteront inférieures aux niveaux d'avant la pandémie. L’optimisme le plus ouvertement affiché est celui d’Alexandre Novak, le vice-Premier ministre russe et incontournable animateur d’Opep+, qui affirmait, jeudi lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, que lors de sa prochaine rencontre, l’Opep+ se penchera sur la décision d’augmenter la production de manière significative, au-delà de la stratégie actuelle induite par la pandémie, consistant à libérer progressivement plus de barils dans un marché pétrolier en renforcement.
Le même Novak laissant comprendre que s’il est prématuré de parler des décisions de production pour août, a affirmé que, «les prix du pétrole reflètent l'équilibre de l'offre et de la demande» et qu'il est prévu que la demande saisonnière de pétrole augmentera au troisième trimestre de l'année. Une sortie de la personnalité russe qui lui a permis de s’attaquer à l’AIE, selon laquelle les investissements dans de nouveaux champs devraient s'arrêter immédiatement pour atteindre zéro émission nette de carbone d'ici 2050. Une assertion de l’Agence qui pourrait faire flamber le prix du pétrole jusqu’à atteindre les 200 dollars le baril, alors que le prix du gaz montera en flèche.
Conjoncture en ébullition à laquelle s’adaptent tous les pays producteurs, à l’instar du premier exportateur mondial de pétrole, l’Arabie Saoudite, qui a relevé, jeudi, ses prix de vente officiels pour l'Asie pour les expéditions de juillet, dans un contexte de hausse des prix internationaux du pétrole et d'une forte demande attendue pour l'avenir. Cela, alors que l’Algérie a bénéficié d’une rallonge de 14 000 barils par jour dans le cadre de l’accord des 23 d’Opep+ bien que les difficultés de production persistent, en attendant les fameux textes d’application de la loi sur les hydrocarbures.
Azedine Maktour

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