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Rubrique Ce monde qui bouge

Figures emblématiques palestiniennes

HIND RAJAB. «Venez (…) me chercher (…) J’ai tellement peur, s’il vous plaît, venez», implorait de sa petite voix Hind Rajab, six ans, avant de mourir sous les tirs d’un char israélien. Les deux secouristes, partis pour la sauver, n’ont rien pu faire : ils ont été mitraillés dans leur ambulance à quelques mètres du lieu où a péri la fillette. Pas de quoi émouvoir l’ex-chef d’Etat français, François Hollande, pour qui la mort des civils palestiniens, dont quelque 10 000 enfants, sont des «victimes collatérales comme il y en a en Ukraine» et non les victimes d’une politique génocidaire pourtant clairement assumée par des responsables politiques et militaires israéliens.
DALAL ABU AMNEH, 40 ans. Le cas de cette chanteuse-poétesse et neuroscientifique, qui vit à Afula près de Nazareth, est symptomatique de ces deux millions de Palestiniens vivant en Israël. Pour avoir posté en arabe sur sa page Facebook, à propos du 7 octobre, «il n’y a de vainqueur que Dieu», Dalal Abu Amneh vit ainsi que ses deux enfants et son mari sous la menace quasi-quotidienne des extrémistes sionistes religieux. «Les menaces de mort ont commencé peu de temps après - sur les médias sociaux et dans des appels téléphoniques menaçants et, enfin, dans des manifestations furieuses à sa porte», lit-on dans un reportage que lui a consacré le Washington Post du 4 février. Des extrémistes israéliens «ont menacé de la violer, de brûler sa maison et de tuer ses deux enfants», ajoute le quotidien américain. «Leur eau est coupée pendant des heures plusieurs fois par semaine. La ville a confisqué leur poubelle domestique et a garé une benne à ordures qui fuit devant leur porte, invitant les voisins à y déposer leurs ordures. Les caméras de sécurité de la famille ont capté un employé de la ville en train de jeter un chat mort dans la benne à ordures non vidée» poursuit le journal américain. Tous les soirs, une foule fanatisée se rassemble devant sa maison. «Elle et ses enfants, 13 et 15 ans, abaissent donc les stores et se retirent dans une pièce arrière. Même avec leurs écouteurs, ils peuvent entendre les cris de ‘’pute’’» lancés par les manifestants, écrit encore le Washington Post.
LUBNA MAHMOUD ELIAN, 14 ans, est une autre figure emblématique du drame palestinien. Dans la double page du journal Le Monde daté du 13 février, intitulée «Ghaza, les visages du massacre», la jeune Lubna Mahmoud Elian, tuée par un bombardement israélien, est présentée comme «l’apprentie violoniste». Elève du conservatoire de musique Edouard Saïd de Ghaza, elle «rêvait», écrit le journal, «de devenir une violoniste de renommée mondiale» et aimait par-dessus tout la valse n°2 de Chostakovitch. «Dans les messages qu’elle envoyait à sa famille à l’étranger, elle n’attendait qu’une chose : que la guerre prenne fin et qu’elle puisse retourner à son apprentissage du violon».
L’OPINION PUBLIQUE N’EST PAS DUPE. Washington et ses alliés européens prennent-ils les gens pour des imbéciles en proposant une pause humanitaire au lieu d’un cessez-le-feu ? Et ce, alors que Netanyahou, qui ne veut pas en entendre parler, s’apprête à écraser Rafah où se trouvent 1,3 million de Palestiniens, soit plus de 54% de la population de Ghaza, à qui il a promis «un passage sécurisé» pour quitter la ville, allusion au «corridor de Philadelphie», cette bande terre de 14 km de long sur 100 mètres de large, qui sépare l’enclave de Ghaza de l’Egypte. C’est par ce corridor mais aussi par le poste de Kerem Shalom, sous contrôle de Tel-Aviv, que Netanyahou envisage sans doute l’expulsion des Palestiniens vers l’Egypte qui, on le sait, s’oppose à tout afflux massif de Palestiniens sur son territoire. Raison pour laquelle Le Caire a fermé le poste frontière de Rafah aux civils palestiniens. Mais rien n’empêche Netanyahou, qui a demandé à son armée de mettre au point un plan d’évacuation de Rafah, n’ordonne l’ouverture du passage de Kerem Shalom aux Palestiniens fuyant l’enfer de Ghaza vers l’Egypte. Selon Le Monde de mercredi «à la suggestion des responsables israéliens, l’administration américaine avait tenté de convaincre l’Egypte d’accueillir les 2 millions de Ghazaouis pour donner le champ libre à Israël de détruire le Hamas.» Question : si on ne l’empêche pas, que fera l’Egypte ?
H. Z.

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