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Rubrique Ce monde qui bouge

Palestine, ce clou planté dans les pieds arabes alliés des Occidentaux

Le deux poids deux mesures est une réalité. En atteste la vitesse avec laquelle l’UE et les Etats-Unis ont coupé les vivres d’un montant de 400 millions de dollars aux Palestiniens, en réaction à la décision de la Cour de justice internationale, et ont débloqué quelques jours après plus de 104 milliards de dollars pour soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine face à la Russie. Si dans le cas de l’Ukraine, cette nouvelle aide se veut un signal fort adressé à la Russie, dans le second cas, en validant les allégations de Netanyahou non étayées d’aucune preuve, selon lesquelles l’Unrwa est une officine du Hamas, Américains et Européens - excepté l’Espagne et le Portugal - ont infligé une punition collective aux Palestiniens. C’est que l’Unrwa, qui fournit l’aide humanitaire, finance les écoles, les centres de soins et de formation aux 2,4 millions de Palestiniens, est devenue un témoin gênant, qui n’a cessé d’alerter sur ce qui se passe à Ghaza.
Sans le consentement tacite des Américains et d’une partie des Européens, Netanyahou aurait réfléchi à deux fois avant de planifier l’expulsion de tout ou partie des 2,4 millions de Palestiniens de l’enclave de Ghaza. Après avoir pratiquement vidé Ghaza-Ville de ses habitants, puis Khan Younès, l’armée de Netanyahou mène en ce moment même à Rafah une opération terrestre qui pourrait, selon l’ONU, « constituer un crime de guerre ». Une situation que les grandes chaînes d’info s’efforcent de maquiller en guerre contre le terrorisme, «entérinant sans vérification ni recul la plupart des récits du gouvernement et de l’armée israéliens», rapporte le Monde Diplomatique de février, allant jusqu’à maquiller les crimes de guerre israéliens en droit humanitaire, genre «Israël fait son possible pour épargner les civils», alors que chacun sait que ces crimes de masse relèvent d’une stratégie intentionnelle. «On est face à un génocide, à une volonté de supprimer une population, de l’amener dans une situation de précarité extrême, de lui retirer sa dignité, de la concentrer dans une même zone, de supprimer les structures hospitalières, sans leur laisser aucune porte de sortie. Il faut un cessez-le-feu immédiat et permanent, c’est la seule solution et c’est une urgence» alerte (Le Monde du 7 février) Raphaël Pitti, médecin humanitaire, de retour de Ghaza. Ce à quoi s’ajoute cette censure, qui ne dit pas son nom, à l’endroit de tous ceux, qu’ils soient journalistes, militants pacifistes, politologues ou historiens, qui portent un récit qui ne s’aligne pas sur la vision de Tel-Aviv. C’est le cas de l’historien israélien Ilan Pappe dont le livre Le nettoyage ethnique de la Palestine a été retiré des librairies en France.
En vérité ce qui tracasse par-dessus tout les Occidentaux, c’est que le 7 octobre a non seulement éclipsé le conflit russo-ukrainien que ces mêmes chaînes d’info s’efforcent de remettre au cœur de l’actualité, mais il a surtout donné une résonance mondiale à une question palestinienne qui a survécu aux changements internationaux intervenus depuis la chute du mur de Berlin et de la fin de l’ex-URSS en 1992. Et dont la résurgence a faussé les calculs des stratèges de l’ordre international néo-libéral, d’Israël et de leurs alliés arabes, qui pensaient que le problème palestinien allait être définitivement enterré par les Accords d’Abraham conclus entre Israël, les Emirats, Bahreïn, le Maroc et auquel devait adhérer à terme l’Arabie saoudite en contrepartie de l’établissement d’un Etat palestinien. Le tout sous l’égide bienveillante d’une Amérique soucieuse de voir se réaliser le gigantesque plan de projet ferroviaire et portuaire, dit «couloir logistique», devant relier l’Inde à l’Europe, via les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et la Jordanie jusqu'au port de Haïfa, un plan destiné à contrer le projet chinois de «route de la soie». Un accord de principe, qualifié d’«historique» par Joe Biden, a même été signé le 9 septembre dernier lors du sommet du G-20 à New Delhi. «Les Accords d’Abraham sont en train de changer le visage du Moyen-Orient (…) Notre pays, Israël, sera un point central de ce corridor économique. Nos chemins de fer et nos ports ouvriront une nouvelle voie d’accès de l’Inde à l’Europe en passant par le Moyen-Orient, et vice versa» s’enthousiasmait alors Eli Cohen, le chef de la diplomatie de Tel-Aviv». Tout cela a fait «pschitt» !
En effet, en ce mois de septembre 2023, la Palestine, ce clou planté dans les pieds des pays arabes alliés des Occidentaux, n’était pas leur priorité ! Aujourd’hui, quelle que soit l’issue incertaine de cette guerre contre le peuple palestinien, il va leur falloir revoir leurs plans.
H. Z.

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