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Rubrique Ce monde qui bouge

Questions incontournables

Cour de justice internationale (CJI) ! Voir Netanyahou et sa clique se défendre des accusations de génocide, voilà qui change la donne. Jusque-là, l’instrumentalisation de la Shoah et de la barbarie nazie par Israël soutenu par ses alliés lui permettait de masquer les crimes commis contre les civils palestiniens. Mais ça ne marche plus. Alors, pour échapper à une mise en accusation pour génocide portée par l’Afrique du Sud devant la CIJ, Netanyahou a confié à Aharon Barak, l’ancien président de la Cour suprême d’Israël et rescapé de la Shoah, la mission de laver le pouvoir extrémiste sioniste de tout soupçon de crime contre l’humanité. Or Aharon Barak, comme le soutient le site israélien progressiste «+972», a «consacré toute sa vie professionnelle» à légitimer la majorité des crimes d'Israël» ! Aharon Barak «est l’un des auteurs les plus importants de la doctrine juridique selon laquelle Israël peut prétendre être une démocratie tout en maintenant une occupation militaire sans fin et en privant systématiquement les Palestiniens de leurs droits, de leur dignité, de leurs terres et de leurs propriétés», assure le site «+972».

Accoutumance à la barbarie ? En effet, la vie d’un Palestinien, enfant ou adulte, ne compte pas. Que des familles entières soient donc décimées sous les bombes, certaines dans leur sommeil, que plus de 10 000 enfants soient tués et que des milliers d’autres soient amputés et handicapés à vie, n’émeut pas les dirigeants occidentaux et leur sort n’intéresse que peu ou pas ces grands médias qui poussent l’indécence jusqu’à se demander si les médicaments destinés aux otages israéliens par l’intermédiaire du Qatar ne vont pas être détournés par le Hamas ! Et ce, alors que la quasi-totalité des hôpitaux de Ghaza et leurs pharmacies ont été détruits et que des milliers de blessés souffrent et meurent dans des conditions atroces, faute de médicaments et d’anesthésiants. Les agences de l’ONU, Médecins du Monde, Human Rights Watch, Amnesty International, ont beau alerter sur Ghaza devenue «un cimetière à ciel ouvert», c’est à peine si on les écoute quand on ne leur oppose pas cet argument qui se veut imparable, à savoir que les journalistes sont empêchés de se rendre à Ghaza, et ce, sans prendre la peine de préciser que c’est Israël qui les en empêche parce qu’il ne veut pas de témoins ! Quant aux reportages et images diffusés par des journalistes palestiniens au prix de leur vie – plus d’une centaine ont été tués — ils sont par définition suspects. Rien non plus sur ces médecins palestiniens qui ont fait le choix de rester soigner leurs compatriotes. Afin qu’on n’accuse pas ces mêmes médias de parti-pris, il leur arrive de diffuser des images sur Ghaza mais de manière atténuée. Les chaînes israéliennes, elles, ne se privent pas de montrer des militaires israéliens exprimant bruyamment leur joie face à la vue du dynamitage de quartiers entiers de Ghaza, Jabaliya et Khan Younès !

Un camp de la paix inaudible. Ils ont beau exprimer leur solidarité avec Ghaza par dizaines de milliers à New York, Londres, Paris, Bruxelles, le camp de la paix est inaudible quand il n’est pas suspecté d’antisémitisme. Toutefois, il arrive à certains médias de leur consacrer quelques images afin qu’on ne les accuse pas de faire de la rétention d’informations.

Questionnement. Quel crédit accorder au fait que Joe Biden serait très remonté contre Netanyahou et qu’il ne lui parlerait plus ? Qu’est-ce qui empêche le président américain d’ordonner la cessation de toute aide militaire à Tel-Aviv et d’exiger un cessez-le-feu ? Quelle issue à ce conflit colonial que les médias travestissent en «guerre entre Israël et le Hamas» quand on sait par ailleurs que les pays arabes consultés sur l’avenir des Palestiniens sont suspects de connivence avec Tel-Aviv ? Enfin, quelle perspective de paix quand l’un des acteurs de ce conflit [le Hamas] est décrété terroriste et qu’il ne peut donc faire partie de la solution, ce qui autorise Tel-Aviv à poursuivre sa guerre de destruction mais dans un contexte régional en changement ?
En effet, le fait que la résistance palestinienne n’est pas à terre, le retour des chars israéliens dans le nord de Ghaza, l’accentuation des tensions à la frontière libano-israélienne avec en arrière-plan cette guerre non déclarée entre les Houthis et les États-Unis dans la mer Rouge et ces frappes iraniennes en Irak et en Syrie contre Daesh, sont autant de signes porteurs d’un risque d’embrasement régional.
À jeudi.
H. Z.

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