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Rubrique Ce monde qui bouge

Sénégal, la surprise électorale. Biden va-t-il lâcher Netanyahou ?

SÉNÉGAL. De la prison au palais présidentiel, tel est le destin de Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, cinquième et plus jeune président du Sénégal. En effet, libéré de prison le 14 mars, le voilà président le 24 mars ! Présenté comme un plan B parce que son ami et leader du parti Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) Ousmane Sanko avait été écarté de la course présidentielle par le Conseil constitutionnel, B.D Faye ne pouvait rêver mieux.
Le nouveau chef d’Etat sénégalais, élu sans conteste dès le 1er tour, se revendique d’un panafricanisme de gauche et comme le candidat du changement de système et de la rupture. Son programme ? Faire du Sénégal un pays émergent et souverain impliquant, entre autres, la fin de la corruption, le changement de mode de gouvernance, une répartition plus juste des richesses, des relations équilibrées à l’international, une réévaluation des contrats de pétrole et de gaz dont l’exploitation devrait commencer courant 2024, la suspension de l’accord de pêche avec l’Union européenne, la fin du Franc CFA…
Épilogue d’une crise qui aura fait quelques 60 morts et des centaines d’arrestations depuis 2021, il reste à savoir si cette élection présidentielle marque un tournant majeur dans l’histoire du Sénégal. À suivre.

GHAZA, amorce d’une guerre planétaire contre l’Occident ? C’est la thèse soutenue par ceux qui veulent accréditer que Ghaza serait une sorte de ligne de front d’une guerre globale entre le sud-global plus la Russie et la Chine et la civilisation occidentale incarnée par Washington et ses alliés. Qu’importe les dizaines de milliers de civils palestiniens tués, l’usage de la famine comme arme de guerre et la destruction méthodique des infrastructures sociales palestiniennes, si c’est le prix à payer, par les Palestiniens naturellement, pour contenir cette menace anti-occidentale !
Vu sous cet angle, une telle grille de lecture évacue la question du droit à l’autodétermination du peuple palestinien et le fait que le conflit israélo-palestinien n’est rien d’autre qu’un conflit colonial qui dure depuis 75 ans. Rien de surprenant donc que les mots et expressions tels que «colonialisme», «droit à l’autodétermination», «répression», «ségrégation sociale» et «racisme», ne figurent ni dans cette grille de lecture et encore moins dans les éléments de langage des pays occidentaux qui comptent sur la scène internationale. Aucun d’entre eux d’ailleurs, je pense aux pays membres du G-7, n’a dénoncé expressément la colonisation de la Cisjordanie peuplée par plus de 500 000 colons, ni ne s’est soucié du sort des Palestiniens privés des droits les plus élémentaires et condamnés à subir le joug de l’occupant israélien. D’où cette réflexion d’Alain Gresh, l’ex-directeur du Monde Diplomatique : «Jamais, depuis la guerre israélo-arabe de juin 1967, leur situation politique, diplomatique et sociale n’a semblé aussi désespérée». Leur sort «risque de ressembler à celui des peuples indigènes des États-Unis (…) réduits à s’entasser dans des réserves de ‘’Peaux-Rouges’’ et à danser le dabkeh pour quelques touristes en mal d’exotisme» écrivait le journaliste israélien Gideon Levy»(1)

BIDEN LÂCHE-T-IL NETANYAHOU ? Le fait que Washington se soit abstenu et n’ait pas mis son veto au cessez-le-feu voté lundi par le Conseil de sécurité sonne comme un avertissement à son allié israélien pour au moins trois raisons. Après six mois de guerre, Washington semble être parvenu à la conclusion que Netanyahou ne remplira pas ses objectifs de guerre totale ; que son jusque-boutisme sur fond de nettoyage ethnique fragilise Joe Biden en course pour un 2e mandat auprès de l’électorat américain de plus en plus hostile à cette guerre et à Tel-Aviv. Et que la poursuite de cette guerre sans autre issue qu’un effacement de la carte de Ghaza et de sa population compromet la stratégie américaine prévoyant une normalisation entre Israël et les pays arabes en contrepartie de la création d’un État palestinien, ce dont ne veut pas Netanyahou. Pour autant, après le vote de cette résolution contraignante pour Tel-Aviv, Joe Biden ira-t-il plus loin, jusqu’à lâcher Netanyahou et suspendre temporairement l’aide militaire à Tel-Aviv ?
Pour l’heure, les bombardements continuent, l’aide alimentaire par voie terrestre est toujours bloquée et Netanyahou n’a pas tout à fait renoncé à envahir Rafah.
À jeudi.
H. Z.
(1) Le Monde Diplomatique de septembre 2022.

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