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Rubrique Constances

Le foot, la France et le reste

La France est en finale de la Coupe du monde de football et va peut-être aller au bout, en remportant le trophée. Et alors ? Ce pays a déjà gagné la compétition en 1998 et aurait pu en gagner une autre sans le malheureux concours de circonstances qui a gâché sa finale contre l’Italie en 2006. Dans l’édition en cours, elle s’est présentée dans les meilleures dispositions de son histoire pour un deuxième sacre qui n’aurait, et c’est le moins que l’on puisse dire, scandalisé personne. Voyons ces dispositions : une génération de joueurs exceptionnelle, avec un gamin de 19 ans (Kylian Mbappé) qui marche sur l’eau en faisant rêver toute la planète foot, un monstrueux milieu de terrain (N’Golo Kanté) qui écrase tout sur son passage et deux latéraux envoyés de Dieu comme une offrande à effacer le doute et un gardien (Hugo Llorris) qui s’est opportunément réinventé. La sortie prématurée de la compétition d’une Espagne ronronnante dans sa fin de cycle, d’une Mannschaft en déconfiture et d’un Brésil au souffle court n’a laissé que des outsiders dans l’arène dont la Belgique est le plus gros écueil, passé sans dégât majeur. Il reste donc un match aux Tricolores avant le bonheur. Les deux autres demi-finalistes ne sont évidemment pas du gâteau. La Croatie a démontré qu’elle pouvait damer le pion aux meilleurs et l’Angleterre qu’on pouvait encore compter avec elle. Mais la France a peut-être déjà réussi sa Coupe du monde, même si les Français ne sont pas dans la moindre ambition. Surtout qu’avant d’en arriver là, leur sélection ne coulait pas comme un fleuve tranquille. Il y a d’abord ce sélectionneur dont les certitudes étaient loin de rassurer. Que ce soit en termes de stratégie de jeu ou en termes de choix de joueurs, Didier Deschamps a rarement été cet entraîneur qui pouvait charrier de l’enthousiasme en drainant tout le monde derrière lui. Et son petit charisme, conjugué à une philosophie de jeu sans panache, n’arrangeait pas vraiment les choses. Son Euro en demi-teinte à la maison bouclera la boucle. On attendait de lui qu’il fasse la révolution que les formidables disponibilités techniques lui tendaient sur un plateau et il s’est cloîtré dans la «tradition» d’une équipe de France qui a rarement séduit, faute d’audace et de génie dans le jeu. De toute façon, il ne pouvait pas le faire en préférant l’épouvantail Giroud au grand Benzema. Il ne pouvait pas le faire en laissant Lemar chauffer le bon au profit du laborieux Matuidi et en faisant de l’artiste Fekir une option de dernière zone. Et alors ? Faut-il encore reconvoquer l’héritage d’Aimé Jacquet qui a gagné la Coupe du monde quasiment contre tous ? La France peut gagner la coupe du monde, encore une fois, sans séduire mais ce n’est peut-être pas une fatalité. Se profile déjà l’idée d’un autre sélectionneur qui réinventera l’équipe de France. Le potentiel sera là à terme pour faire rêver et gagner. Et alors ? C’est sans doute la qualité de ce groupe qui fait qu’on ne comprenne pas les prophéties… algériennes. Nous ne sommes déjà plus dans le foot, quand un «expert» s’égosillait sur un plateau de télé pour nous dire qu’il «ne pouvait pas ne pas supporter la Belgique alors qu’on venait de… célébrer le 5 Juillet», quand on souhaite la défaite à la France par… patriotisme, on laisse forcément sa lucidité au vestiaire. Le foot, c’est tout de même autre chose. Même si on va encore s’y mettre en finale. C’est saugrenu mais si Jacquet a gagné contre les siens, Deschamps peut gagner aussi contre beaucoup des… nôtres !
S. L.

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