Selon une information parue dans « Périscoop » du Soir d’Algérie d’hier,
la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) va acquérir 6000
micro-ordinateurs, 6000 onduleurs et 6000 imprimantes laser pour les
besoins de ses services. Le rédacteur de la « brève » a eu la main
heureuse en précisant qu’un marché d’une telle importance va susciter
toutes les convoitises et les fournisseurs potentiels vont se bousculer
au portillon. Mais le rédacteur a été surtout bien inspiré de rappeler
que l’assassinat de l’ancien patron de la police, le colonel Ali Tounsi,
était lié, entièrement ou partiellement, à une histoire de marché
informatique. C’est même sans doute ce qui en fait une… information,
parce que la police qui achète des ordinateurs, ça ne devrait pas
intéresser grand monde. Un peu comme un train qui arrive à l’heure ou un
chien qui mord son maître. Pendant de longues années, et ce n’est
certainement pas terminé, chaque appel d’offres devient un « événement
», non pas en raison de son importance et son utilité à la communauté
nationale mais parce que tout le monde a une raison de guetter le nom
de… l’heureux élu qui va « rafler la cagnotte ». Comme on dit au… casino
! L’analogie s’arrête à l’emprunt du langage. Parce qu’au casino, il y a
toujours une part de chance, ou d’habileté quand le jeu ne dépend pas
entièrement du hasard. Si les transactions commerciales, les
acquisitions de biens ou de service et les réalisations de projets
infrastructurels se faisaient dans la transparence et obéissaient aux
seules considérations de coût, de performance et de délais d’exécution,
personne n’entendrait parler d’un entrepreneur à qui on a confié la
construction de 500 logements, d’un fournisseur qui a vendu 10 000
cartables d’écoliers ou d’un… hôtelier choisi pour loger les
participants à un séminaire ! Evidemment, on n’a pas besoin de préciser
que ces transactions qui font l’actualité concernent systématiquement
les entreprises ou les institutions publiques, c’est là qu’ « il y a à
bouffer ». Le délit d’initié, le gré à gré et les appels d’offres avec
soumissions cachetées bidons ayant rythmé l’ensemble des opérations de
l’activité économique et commerciale du secteur étatique, il y a un «
scoop », autrement dit un… scandale en perspective, à chaque fois que ça
bouge. Et que ça finisse par se savoir ou non, l’opinion publique… sait
déjà. Ou croit savoir, non sans en avoir des raisons. Ce n’est
d’ailleurs pas parce qu’on ne sait pas ce qui s’est réellement passé
dans l’affaire de l’assassinat du colonel Tounsi qu’on n’en a pas une
idée. Pour comprendre quelque chose, il faut savoir où est l’intérêt,
n’est-ce pas ? Et l’intérêt, on le connaît, « globalement ou dans le
détail ».
S. L.
S. L.