Placeholder

Rubrique Constances

Les coupe-gorges comme parkings

En l’espace de deux jours, deux jeunes hommes ont trouvé la mort après avoir été tabassés par des gardiens de parkings «sauvages». On pourrait se passer des guillemets puisqu’il n’y a que ça mais c’est une autre histoire. Cela s’est passé à Aokas dans la wilaya de Béjaïa et Ben S’rour, une localité de M’sila. Mais ça aurait pu arriver n’importe où. Nous en avons maintenant l’habitude, l’horreur se propage rapidement quelle qu’en soit la déclinaison. Il n’y a que les bonnes choses qui se déplacent au train de tortue, quand elles ne sont pas étouffées dans l’œuf. Ce n’est pas une fatalité mais pire : c’est la réalité. Parce que la fatalité est une notion trop abstraite et tout le monde n’y croit pas forcément. Là, il y a mort d’homme, il y en a déjà eu et rien n’indique malheureusement que ça va s’arrêter. Que vont dire les autorités et les services de police locaux aux familles des deux jeunes hommes ravis à la vie à la fleur de l’âge ? Que c’est leur destinée ? Ils peuvent y croire, de toute façon, ça ne change rien. Leur horrible douleur, plus rien ne peut l’atténuer. Ils peuvent croire au destin. Ce sont leurs enfants qui viennent de rendre l’âme après avoir été passés à la manivelle sur un terrain vague ou un pan de chaussée, qui n’auraient pas dû croire. Pas à la fatalité, pas au destin mais aux « promesses» des autorités, le ministre de l’Intérieur en premier, qui assuraient, le ton grave et la main sur le cœur, que plus personne ne viendra se faire payer une place de parking en dehors des espaces réglementés où le service est assuré par des personnels réguliers et identifiés. Qu’ils aient cru à tort, c’est grave, parce que cela veut tout simplement dire que c’est la parole officielle non tenue qui les a tués. Qu’ils n’aient pas cru et ils ont eu le courage de surmonter leur peur en ne se laissant pas racketter, c’est encore plus grave. Ça veut dire qu’il n’y a plus grand-monde pour accorder quelque crédit à la parole officielle et surtout en la protection de la force publique. Au point d’envisager une «autodéfense», porte ouverte à tous les périls. Les deux jeunes hommes d’Aokas et de Ben S’rour n’ont pas eu le temps de s’en rendre compte, dans leur dernier souffle. Pour l’essentiel des Algériens, ils paient en silence un service qu’ils n’ont pas, sur des espaces théoriquement publics et gratuits. Les «parkingueurs», eux, font leur… business, arrogants toujours, agressifs souvent et violents là où est osé la résistance. Avec le paisible sentiment que rien ne peut leur arriver, la gestion… politique de leur déploiement veille au grain. On n’en serait pas là, sans la conjugaison de tous ces «efforts».
S. L.

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Affaire USM Alger - RS Berkane La décision de la CAF tombe !

  2. Alger 22 blessés dans une explosion de gaz survenue dans un logement à El-Malha

  3. Demi-finale aller de la Coupe de la CAF Le match USM Alger - RS Berkane compromis, Lekdjaâ principal instigateur

  4. Le stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pourrait abriter le rendez-vous La finale se jouera le 4 mai

  5. Coupe de la CAF, le match USMA-RS Berkane ne s’est pas joué Les Usmistes n’ont pas cédé au chantage

  6. Temps d’arrêt Lekdjaâ, la provocation de trop !

Placeholder