Quelqu’un fonce directement vers toi dans la rue. Tu l’évites sans même le regarder car, dans quelques minutes, tu vas prendre un taxi pour l’aéroport. Tu te diras qu’il faut se préserver au maximum pour ne pas rater le monde merveilleux qui t’attend là-bas, d’autant plus qu’il ne reste que quelques heures à tenir ici. Ainsi, pas plus tard que ce soir, tu seras à Paris dans un autre monde et tu oublieras même que ce genre d’individus existe.
Quelqu’un te provoque quelque part sur ton chemin. Tu ne réponds pas aux provocations de ce malheureux qui ne sait pas que, dans une semaine, tu seras à New York, dans un monde qu’il est incapable de voir, même pas dans un rêve.
A l’aéroport, si près du but, tu gardes ton calme, avec la ferme volonté d’éviter tout problème, car tu sais que, dans un mois, tu sera à Tokyo, dans un univers qui te fera oublier celui-ci.
Le Paradis n’est-il pas mieux que Paris, New York, Tokyo, Stockholm, Montréal ou Saint-Pétersbourg ?
Un croyant, convaincu que dans l’au- delà il sera au Paradis, devrait supporter, avec le sourire, tous les problèmes des hommes et de la Terre. Y a-t-il un vrai croyant dans la ville ?
K. B.
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