4 000 soldats israéliens et… Benzema

Quand on parle de soutien inconditionnel de la France officielle à Israël, les mots restent impuissants à en mesurer l’ampleur. L’expression «deux poids, deux mesures» est bien entendu très en deçà de la capacité à montrer à quel point l’injustice est grande. Dans le conflit colonial qu’Israël mène au détriment du droit des Palestiniens à un État, la France a décidé de renouer avec son ascendance colonialiste et de soutenir le colonisateur. Ça a au moins l’avantage d’être très clair.
De ce parti-pris franc et massif découlent des conséquences parfois simplement absurdes. Prenons un exemple, un seul. 4 000 binationaux franco-israéliens sont partis en Israël pour participer à l’extermination des Palestiniens. Le monde entier parle aujourd’hui, au vu des massacres de civils à Ghaza, de guerre visant au bas mot le nettoyage ethnique et au pire, comme le reconnaît la Cour internationale, une guerre à tendance génocidaire.
Pour autant, les binationaux coupables de participation à des crimes contre l’humanité n’ont rien à craindre pour leur retour en France. Interrogé encore récemment, un haut responsable du ministère français des Affaires étrangères réaffirme qu’ils pouvaient revenir tranquillement au… pays.
Peut-on imaginer une fraction de seconde un binational qui irait combattre dans la résistance palestinienne et retournerait en France ? Dément…
Pas besoin d’aller jusque-là. 4 000 soldats israéliens ayant le sang du génocide des Palestiniens de Ghaza sur les mains reviennent en France sans être inquiétés alors que le binational Karim Benzema a, lui, été menacé de déchéance de sa nationalité française non pas pour quelque chose qu’il a commis mais pour n’avoir pas dénoncé quelque chose. Sur un plateau de la balance 4 000 soldats d’une armée coloniale qui commet un massacre infâme devant le monde médusé et de l’autre un footballeur qui est accusé de… silence.
On y comprend quelque chose, là ? Mais si, mais si, c’est très clair.
A. T.