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Rubrique L’imparfait du subjectif

Des clandestins menés en bateau

Tout le monde les balade, les trimballe ! Ils n’ont pas leur mot à dire ! Il paraît que ce sont eux, les clandés, qui ont fait élire un gouvernement d’extrême-droite en Italie. Ce sont eux qui, incarnant cette peur cyclique des temps de crise, permettent aux forces politiques du racisme et de la xénophobie de sortir la tête de l’eau. Il suffit de leur taper dessus pour réveiller les atavismes de la peur de l’inconnu. Ils sont un enjeu ? Ils provoquent la polémique.
Cet exemple. Le 3 novembre dernier, un député français, Carlos Martens Bilongo (député La France Insoumise), interpellait la Première ministre, Elisabeth Borne, à propos d’un navire de l’ONG SOS Méditerranée bloqué en mer avec à son bord 234 migrants rescapés d’un naufrage. Un autre député, d’extrême droite celui-ci, du Rassemblement National, l’a interrompu d’un tonitruant : «Qu’il retourne en Afrique.»
Depuis, la polémique gonfle à propos de ce «il» énigmatique. Qui doit retourner en Afrique ? Pour la France Insoumise, l’interpellation vise le député en raison de sa couleur de peau, tandis que le groupe d’extrême droite affirme que celui-ci désigne non le député mais le bateau.

Racisme ou xénophobie ? Les deux !
Pendant que la polémique requiert l’aide des dicos et de la sémantique, ça craint en mer ! Des centaines de migrants sont toujours bloqués en Méditerranée dans des conditions humanitaires et météorologiques inquiétantes. Les provisions commencent à manquer. Depuis son premier sauvetage, le 22 octobre, l’ONG SOS Méditerranée a sollicité, suivant la procédure du droit maritime, les autorités de la zone de recherche, en Libye et à Malte. Pas de réponse. Y a pas que l’Europe qui ferme les yeux. En l’absence de réponse de ces pays, elle a sollicité l’Italie qui est, rappelons-le, dirigée depuis peu par un gouvernement d’extrême droite. Et les migrants y seraient pour quelque chose !
Si le gouvernement italien a autorisé le débarquement des mineurs et des personnes en urgence médicale, il a ensuite exigé que le navire regagne les eaux internationales chargé des autres passagers. Le lendemain, le gouvernement Meloni adoptait une mesure pour empêcher les navires humanitaires de débarquer.
SOS Méditerranée s’est tournée vers la France, l’Espagne et la Grèce pour solliciter leur intervention.
Tout le monde continue de faire la sourde oreille. Les migrants clandestins, qui périssent en Méditerranée et ceux qui ont la chance de survivre, n’intéressent personne. Ni les pays d’Europe ni les leurs d’origine, qui semblent soulagés de se débarrasser de ces bouches à nourrir et qui, à l’occasion, pourraient aussi gueuler. Heureusement qu’ils existent, ces migrants. Sinon comment les extrêmes droites mobiliseraient-elles ?
A. T.

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