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Rubrique Le Soirmagazine

Pr Hamoudi Adjmi Haiet à propos du moustique tigre : «La vigilance ne peut être efficace si elle est n’est pas régulière»

 

Dans cet entretien, amoudi  Adjmi Haiet, professeur en parasitologie et  mycologie médicales, chef de service à l’hôpital central de l’armée Alger et  présidente de la SAPMM, explique ce qu’est le moustique tigre et ses répercussions sur la santé publique. De prime abord, elle met en avant le programme d’entomologie médicale qui occupe le quart de l’enseignement national de la spécialité pour les résidents en parasitologie. Il consiste à acquérir toutes les connaissances en morphologie, biologie, épidémiologie, diagnostic, clinique et traitement des arthropodes, insectes et arachnides, impliqués dans les pathologies humaines.
Les assistants de parasitologie sont formés pour toute démarche diagnostique, thérapeutique et préventive. Ils en ont les compétences et les prérogatives. Devant la problématique de l’apparition du moustique tigre en Algérie, en 2017 et 2018, et en raison des conséquences graves de la présence de cet insecte, quelques informations s’imposent. Elle élude la question : sommes-nous devant une catastrophe par invasion d’insectes dangereux ?

Soirmagazine : Pouvez-vous nous identifier l’insecte ?
Hamoudi Adjmi Haiet
: Il s’agit d’un insecte volant véhiculant toutes sortes d’agents infectieux. Son corps fin et réduit à quelques millimètres lui permet un déplacement rapide de plusieurs centaines de mètres. Il fait partie de la famille des Culicidae communément appelés«moustiques» regroupant plusieurs dizaines de genres dont l’anophèles, le Culex et l’Aedes. Le nom scientifique du moustique tigre est Aedes albopictus.  
Les moustiques font partie intégrante de la faune autochtone d’ Algérie et sont différemment dispersés selon les conditions de vie favorables à leur évolution, en particulier en milieu sauvage où règne un équilibre de l’écosystème. Dans notre pays, de nombreuses espèces ont été inventoriées, par le passé, par quelques référents en parasitologie, les professeurs Senevet, 
Andarelli, Folley, Holstein… plusieurs travaux sont de plus en plus réalisés par les équipes de l’IPA et autres afin d’établir un état des lieux, actuel.

D’ou vient-il ?
Son appellation première «asian tiger mosquito» signe son origine d’Asie du Sud-Est, en revanche, à ce jour, identifié dans de nombreux pays, sur tous les continents en particulier, sous les climats chauds et humides.

Pourquoi «tigre» et comment le reconnaître ?
Il doit son nom commun à la couleur de son corps sombre orné de blanc argenté formant les rayures tigrées régulières. Il est incriminé en pathologie infectieuse du fait de son rôle de vecteur compétent, totalement ou partiellement, de virus, de bactéries et de parasites. On le reconnaît, en particulier, grâce à la tache blanche marquant sa tête et se poursuivant au niveau de son thorax.

Pourquoi parle-t-on de maladies graves pouvant être transmises par cet insecte vecteur ?
En milieu naturel, son évolution suit un cycle selvatique avec une phase aérienne et une phase aquatique, indispensables à la survie de dizaines d’espèces vivantes pour lesquels larves et adultes sont une source de protéines et d’azote. Cependant, en zones habitées, ils sont à l’origine de zoonoses d’évolution grave, souvent mortelles par absence de traitement et /ou retard de diagnostic.
 
Quelles sont ces maladies, sont-elles une menace directe et imminente ?
La dengue ou homma edhanak, la fièvre jaune ou homma safra, le chikungunia (maladie qui brise les os) sont les viroses les plus citées. Elles débutent par un syndrome pseudo-grippal atypique qui prend une allure fébrile aiguë pouvant poser le diagnostic différentiel avec le paludisme. L’évolution se fait souvent par un état de septicémie fatale. Ces affections ne peuvent être transmises qu’ à partir d’un réservoir humain ou animal. C’est donc une menace possible. Le moustique tigre en est le vecteur le plus spécifique. Il est de plus un vecteur potentiel d’autres viroses mortelles comme le zika.

Que faire si l’on se fait piquer et où aller ?
Surtout ne pas paniquer mais réagir. il n’est pas toujours nécessaire de se rendre aux urgences médicales. Il est important d’évaluer l’importance des piqures. Ainsi, il est primordial de constater qu’il n’y a pas de réaction allergique. Dans le cas d’un syndrome grippal persistant et un mauvais état général, la consultation médicale est de règle en précisant la notion de piqure, de contage, de déplacement ou voyage, à l’intérieur ou en dehors de l’Algérie.

Que prendre comme traitement ?
Aucun, mais il faut nettoyer à l’eau, utiliser un antiseptique et appliquer une crème apaisante contenant des antihistaminiques. Il faut aussi déposer des compresses glacées sur les lésions prurigineuses et surtout éviter les recettes de grand-mère.

A qui s’adresser ?
Il faut essayer de capturer les échantillons de moustiques afin de s’assurer qu’il s’agit bien de l’Aedes albopictus. 
l’identification peut se faire dans un laboratoire de parasitologie.

Que faire pour s’en débarrasser à court, moyen et long terme ?
Eviter les problèmes de santé provoqués par le moustique tigre consiste en des mesures de lutte contre tous les genres de moustiques. Pour cela, les mesures de prévention individuelles passent par une élimination du vecteur dans le lieu de vie. 
On commence par supprimer ou couvrir toute collection d’eau stagnante qui constitue le gite larvaire. Respecter les mesures d’hygiène afin de ne pas laisser de sources d’aliments à l’insecte. Se couvrir avec des vêtements protecteurs et utiliser des moustiquaires pour dormir. Procéder à la destruction des adultes par des insecticides. 
Les mesures de prévention collective effectuées par les services de santé suivent le même principe mais à grande échelle.
 La vigilance ne peut être efficace si elle est n’est pas régulière. 

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