Dans notre voyage culinaire de cette semaine, nous allons rester dans l’ambiance des festivités et des soirées familiales et découvrir ainsi une très vieille recette qui nous vient du centre d’Alger, au cœur de la vieille Casbah, où la cuisine traditionnelle algérienne a tissé ses racines.
C’est dans cette grande maison aux plafonds très hauts et imposants que nous nous retrouvions durant les soirées des moussem, fêtes religieuses musulmanes que toutes les familles algériennes célébraient en famille, généralement dans la grande maison des parents et grands-parents. Tous les enfants mariés arrivaient les uns après les autres avec leurs conjoints et leurs enfants tôt dans la matinée afin de participer à la préparation du dîner qui se devait d’être copieux et riche. On avait décidé du menu quelques jours auparavant et c’était les hommes qui s’occupaient d’acheter les produits alimentaires nécessaires pour le repas. Une liste interminable est préparée par la maîtresse de maison qui se complétait chaque jour par un produit supplémentaire dont elle se se souvenait au fur et à mesure. Et ce n’est que la veille du repas qu’elle la finalisait et la remettait aux hommes qui devaient impérativement ramener tout ce qu’il y avait sur cette fameuse liste, et ils n’avaient pas intérêt à en oublier un seul ! Puis, dans un va-et-vient incessant et frénétique, le repas est préparé par les femmes, les plus âgées, chacune à leur tour prenant en charge la tâche qui lui a été confiée. Les autres, les plus jeunes, s’occupaient de la préparation de la grande salle à manger et du dressage des tables, car on en comptait plusieurs, par catégorie d’âge et de sexe. Quant aux sucreries et douceurs qui accompagneront le thé à la menthe de la soirée, elles seront réalisées et rapportées par les filles et belles-filles qui, d’un commun accord, se seront entendues sur les gâteaux à confectionner. Ainsi, et dans une ambiance de convivialité, les familles algériennes célébraient les mouassem, une occasion pour rassembler les êtres plus chers.
Ingrédients :
1 poulet (coupé en morceaux), 1 kg de vermicelles fins, 1 gousse d’ail, quelques branches de persil frais, quelques branches de coriandre fraîche, 1 c. à. c de poivre noir, 1 c. à. c de poivre blanc, 1 c. à. c de gingembre moulu, 1 c. à c. de sucre cristallisé, 4 c. à s. d’huile végétale, de la cannelle, du sucre glace et des amandes pour la décoration.
Préparation :
Commencer par mettre de l’eau à bouillir dans le bas du couscoussier puis huiler ce dernier et y verser les vermicelles. Laisser cuire à la vapeur. Pendant ce temps, prendre une marmite et faire revenir avec une cuillerée d’huile les morceaux de poulet coupés et flambés au préalable. Ajouter alors les oignons émincés, la gousse d’ail écrasée, les herbes hachées, les épices ainsi que le sel. Mouiller avec un verre d’eau et laisser cuire à feu doux à couvert. Lorsque les vermicelles sont cuits, les étaler dans un plat pour les séparer en enduisant les mains avec deux cuillerées à soupe d’huile végétale ou à l’aide d’une fourchette. Laisser sécher puis remettre les vermicelles dans le couscoussier et laisser cuire à la vapeur une deuxième fois pendant une vingtaine de minutes. Lorsqu’ils sont cuits, les mettre dans un plat creux et les asperger avec de l’eau chaude (environ ½ verre). Laisser sécher totalement, puis les mettre dans un grand plat creux et les enduire d’une bonne noix de beurre, et les saupoudrer légèrement de sucre glace. Au moment de servir, prendre un grand plat de service, le remplir de la moitié des vermicelles, disposer les morceaux de poulet en cercle et arroser abondamment de sauce puis recouvrir du reste de vermicelles en dôme. Avec la cannelle et le sucre glace, faire un décor de votre choix et parsemer d’amandes effilées grillées.
