Mahrez passe avec succès la visite médicale
à Manchester. Pfutt ! Encore un Algérien qui…
… va se soigner à l’étranger !
Personne ne peut nous battre dans ce domaine. C’est nous les boss ! D’autres ont essayé. De pâles copies ! Certes, ils y arrivent aussi. Mais au bout d’efforts colossaux. De cerveaux triturés. De nuits blanches. Et de résultats peu probants, au bout. Parfois, ils ne tentent même pas de le faire, se contentant de vaquer à d’autres affaires de la vie quotidienne qu’ils jugent plus importantes. Pas nous ! Nous, nous avons un statut à défendre, un standing à maintenir, une réputation à sauvegarder. Personne mieux que nous ne sait scruter en permanence les cours du brut. Leur plongeon. Comme leur rebond. Le soir, alors que partout dans le monde, les gens «normaux» dorment, nous, l’œil rivé sur nos ordinateurs, tablettes et smartphones, nous regardons une dernière fois la courbe, avant de sombrer dans les bras de Morphée. Plongeon ? Rebond ? Même lorsque nous dormons, nos corps sont recroquevillés en forme de courbe, d’indice des cours ! Cette capacité à réagir aussi promptement aux plongeons et aux rebonds des prix de l’or noir m’aurait juste empli d’une satisfaction légitime, d’une certaine fierté d’être algérien disons-le tout net, s’il n’y avait pas ce hic ! Oui, je sais ! Vous allez encore me faire remarquer que j’ai le chic de gâcher les plaisirs, de ne pas savoir me contenter des moments rares de nos petites gloires. C’est vrai. Mais souvent, c’est justifié. Prenez justement cette capacité inouïe que nous avons à déceler avant tout le monde les plongeons et les rebonds du baril de brut. Eh bien, je me demande comment, avec de telles aptitudes reconnues partout nous sommes aussi nuls dans deux disciplines sportives : la natation et le basket-ball ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
