Il y a, parfois, des raisons qui peinent, assurément, à expliquer le comportement anti-féminin qui s’épanouit, allègrement, à l’opposé de ce qui est censé projeter le pays vers la lumière. A l’ombre de cette lacune en matière de discernement qui engendre et encourage la violence, qui inspire et fait, sous n’importe quel prétexte, fulminer des mâles en perte de statut. Voire plus, quand elles ne les lancent pas armés, au minimum de leurs poings, aux trousses de femmes taxées d’impures, coupables qu’elles sont de réveiller en eux une encombrante demande sexuelle. Des montées de testostérone qu’ils vont vainement faire mine de transcender en s’en prenant à celles que les modèles choisis par eux incitent à bannir de l’espace public.
Adultes ou pas, menacer de vitrioler les femmes qui ne se couvrent pas, relève, hélas, encore aujourd’hui, de ces mêmes temps que l’on pensait révolus.
De ces siècles où l’obscurantisme avait force de loi et où, dans le prolongement d’une soumission aux puissantes divinités qui «régnaient» sur un monde assujetti, l’ignorance était cultivée à une échelle déjà bien répréhensible. Faut-il insister sur le fait que le monde en question était, alors, déjà l’otage d’aliénations plurielles ?
Un univers où l’on ne faisait aucune distinction entre un animal non encore domestiqué et un être humain censé évoluer autrement. Mais revenons au temps présent et à ces montées de violence en Algérie qui n’en finissent pas de menacer l’équilibre social. Une Algérie qui, à peine sortie d’une décennie sanglante au cours de laquelle des dizaines de milliers de citoyens ont été sacrifiés par des islamistes barbares en mal de pouvoir et de privilèges, joue les prolongations en fermant les yeux sur ceux qui s’en prennent publiquement aux femmes.
Lorsque l’un se charge de battre et d’insulter une jeune femme qui ne se conduit pas comme lui le voudrait, ceux qui qualifient son geste d’héroïque sont relayés par des appels à user de vitriol pour ôter à la désobéissance féminine toute envie de menacer leur autorité. Faut-il désespérer de voir un jour la loi s’appliquer et nous prémunir d’autant d’incohérences ?
M. B.
