Dans toutes les affaires en cours, ils figurent soit en tant que témoins, soit impliqués directement. Effarants ces dossiers pour lesquels ils sont convoqués avant d’être incarcérés. Quand je pense au Ouyahia qui narguait les Algériens tout en les traitant de moins que rien ! «Affame ton chien, il t’obéira.»
Des propos scandaleux qui avaient révolté une rue qui s’organisait déjà lentement, mais sûrement. Celui qui, il n’y a pas si longtemps, s’exprimait encore au nom du clan, ne manquait jamais la moindre occasion de dire sa loyauté et son attachement au système tout en priant pour sa longévité. Durant les 20 ans de règne de Bouteflika, à chaque fois qu’il se saisissait du micro, c’était pour rappeler que le seul détenteur du pouvoir n’était autre que le successeur de Zeroual. Il avertissait, en même temps, qu’imaginer pouvoir déboulonner ce dernier relevait de l’utopie.
Il a, en fait, pris exemple sur Bouteflika qui n’a jamais eu un traître mot en faveur d’un peuple qu’il a méprisé à chacune des étapes qui ont marqué son parcours. Mimétisme même dans le dédain et l’insulte. Car il était bien question de cela. Peu importe que les raisons de son incarcération débouchent sur une sanction proportionnelle à la dérive. L’essentiel est que tous ces procès alimenteront la mémoire collective qui, à son tour, se chargera de les transmettre aux générations futures. On comprendra, un peu plus clairement, pourquoi ceux qui ont applaudi la réconciliation nationale et la décadence qu’elle a engendrée sont dans tous les mauvais coups qui ont mis le pays à genoux.
On entend dire, ici et là, qu’Ahmed Ouyahia serait sérieusement malade et que, faute de le transférer à l’hôpital, on lui aurait aménagé un lit à l’infirmerie de la prison où sont également logés d’anciens privilégiés qui, comme lui, ont oublié de servir le pays et confondu impunément les biens du peuple avec leurs bien personnels. Certains autres disent qu’on l’aurait isolé, à sa demande, du reste des «VIP», lesquels se partageraient un espace aménagé à leur intention. C’est étrange comme tout l’argent détourné n’aura servi à rien. Pas même à courir se faire soigner à l’étranger.
M. B.
