Si vous voulez vous détendre, sortez d’Alger !

Au centre-ville, il n’y a rien qui invite à la promenade, à aller prendre l’air. Il y a, certes, les terrasses de café qui font le plein de jeunes filles qui peuvent s’y installer sans qu’on leur demande de montrer patte blanche, autrement dit leur livret de famille. Les promesses en faveur de grandes performances à venir des responsables municipaux de l’époque ont vécu. Le maire d’Alger-Centre, par exemple, avait profité du coronavirus pour faire interdire aux passants, en en cadenassant les entrées, l’accès du jardin de l’horloge à la Grande-Poste ! Pour des raisons que l’on ignorait, il nous avait gratifiés d’éternelles guitounes dont il semblait ne pouvoir se passer. On pensait, avec l’élection d’une femme à la tête de l’APC, que cette dernière aurait plus à cœur de faire la part belle à l’entrée de la capitale ! Allons bon ! Elle vient de faire mieux, en nous dotant d’une affreuse entrée de village aux panneaux recouverts d’un papier peint censé les décorer alors qu’il accentue l’enlaidissement des lieux. Madame la mairesse soit n’a pas de goût, soit est entourée d’un conseil municipal composé d’une faune dont on ignore tout de son accointance avec le beau et les arts. Et voilà notre belle Grande-Poste transformée de nouveau en souk. On pensait être définitivement débarrassés des tentes d’un blanc douteux et aux crêtes hideuses dont le maire était convaincu qu’elles embellissaient la place et offraient une perspective qui allait, à n’en pas douter, faire se bousculer les touristes, mais voilà qu’une proche de ce dernier qui lui a succédé a remis le couvert en proposant au passant comme au visiteur une balade dans un lieu réservé à une faune particulière. L’exode rural ayant eu les effets que l’on sait sur les grandes agglomérations, le «festival fi dachra» qu’on offre comme distraction à cette dernière, bonjour les règles urbanistiques, permet sans doute à ceux qui abandonnent leur patelin, pour envahir la capitale sans en respecter les codes, de ne pas se sentir trop déstabilisés. Alors, parlons-en encore même si les élus, qui en font la preuve tous les jours, se fichent totalement de leurs administrés.
M. B.