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Le Coup de Ciseaux Plafond de verre africain au Qatar ?

Il y a presque un demi-siècle, Pelé déclarait qu’une sélection africaine gagnerait la Coupe du monde avant la fin du XXe siècle. On est au début du troisième millénaire et cette prédiction n’a pas été concrétisée.
Plus récemment, Patrice Motsepe, président de la CAF et propriétaire d’un des clubs phares d’Afrique, Mamelodi Sundowns, y est allé lui aussi d’un couplet optimiste sur l’inéluctable triomphe mondial d’un pays africain ! Samuel Eto’o, superstar mondiale et président de la Fédération camerounaise, s’est montré plus audacieux en évoquant un succès au Qatar pour ses Lions indomptables, au risque de prendre en pleine pomme ses certitudes au cas où ses Lions se montraient facilement domptables !
Mais au vu de l’amère défaite des Lions de la Teranga sénégalais devant les Orange mécaniques bataves, dimanche, des doutes sérieux quant aux chances d’un sacre africain au Qatar sont permis. Le potentiel victorieux des autres représentants africains (Tunisie, Maroc, Ghana) incite également à la circonspection.
Où l’on voit donc que les prévisions de Pelé, les prédictions de Motsepe et le roulement de mécaniques d’Eto’o relèvent plus du vœu pieux que de la réalité qui est d’une cruelle vérité. En 49 participations depuis l’Égypte en 1934, seuls le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010 ont atteint les quarts de finale. Il y a là comme une fatalité ou quelque chose qui ressemblerait à un plafond de verre !
Les faits sont pourtant impitoyables : aucune sélection africaine parmi les candidats au dernier carré, encore moins dans la catégorie des favoris pour le titre ! L’Afrique doit-elle s’attendre de nouveau à des éliminations rapides sachant qu’il n’y a eu aucun qualifié en Russie en 2018 après les phases de groupes ? Ou bien croire en des jours qui ne déchantent pas ? Interrogé par le journal L’Equipe, Patrick Mboma, coéquipier d’Eto’o en EN, approuve l’ex-gloire du Barça quand il dit «qu’il faut absolument changer le logiciel, car si tu n’y vas pas pour gagner, tu ne gagneras jamais». C’est justement cette forte envie de gagner qui semble avoir fait défaut aux Sénégalais qui ont pourtant dominé un match qu’ils n’ont pas su maîtriser jusqu’au bout face à des Néerlandais mieux concentrés et meilleurs maîtres de leurs nerfs dans un match de haute intensité.
D’aucuns rappelleraient par ailleurs que le Ghana méritait d’être en demi-finales en Afrique du Sud, sans ce maléfique penalty sur la transversale d’Asamoah Gyan, à la dernière minute de la prolongation contre l’Uruguay (1-1, 2-4 aux t.a.b. juillet 2010). Idem pour le Cameroun en 1990, heureux déjà de se trouver si près du Graal contre l’Angleterre
2-3 a.p. après avoir mené 2-1 à la 65e mn).
Mais que faire alors pour percer le plafond de
verre ? Technicien qualifié, Arsène Wenger convoque à ce sujet l’arithmétique en préconisant l’augmentation du nombre de participants : cinq puis neuf ou dix dans quatre ans. Pour autant, le chiffre cinq est-il un frein à la victoire finale ? A vrai dire le nombre de participants n’est pas une condition mathématique. Ajouter les sélections éliminées ne donnera pas forcément de meilleurs résultats. On n’ajoute pas forcément de la qualité en augmentant la quantité. Rappelons-nous à ce propos que les formations africaines les plus marquantes en Coupe du monde viennent des années 1980-1990, où l’Afrique n’avait alors que deux représentants.
Reste la problématique des Binationaux qui est à la fois le bien et le mal, c'est-à-dire un bien pour un mal ou l’inverse. Nordine Kourichi, deux phases finales avec l’Algérie (1982, 1986), est un des héros de la mythique victoire de Gijon sur la RFA pointe, à juste titre, l’immense réservoir de talents continental. L’ancien adjoint de Vahid Halilhodzic au Brésil (2014) où l’Algérie a été éliminée de justesse par l’Allemagne qu’elle a malmenée en huitième de finale, dit que les Africains «n’ont pas compris qu’un pays qui oublie ses enfants n’a pas d’avenir».
Dans le même registre, Joseph Antoine Bell, un des fameux mondialistes, souligne pour sa part l’ambivalence du paradigme des binationaux dans toutes les sélections d’Afrique : «Comment voulez-vous gagner quand on prend le rebut des autres ?» Le mot «rebut» est sans doute un vocable sévère, mais il dit tout de même une réelle vérité sur la qualité intrinsèque et le niveau compétitif des effectifs composés outrageusement de binationaux.
Wenger évoque encore comme solution le développement des compétitions de jeunes pour pallier les manques sur le plan local. Claude Le Roy, vieux briscard du football de sélection en Afrique, mise, lui, sur la mise en place d’une DTN forte, et nécessairement compétente. «Les Championnats locaux ont été abandonnés», note-t-il dans l’Equipe. Mais mettre le paquet sur les championnats nationaux pour mieux valoriser les immenses gisements de talents, nécessite de la volonté politique, des compétences réelles, de l’imagination et beaucoup d’argent et de temps.
On est pour l’instant loin de la coupe aux lèvres. Sauf si les binationaux réalisent un miracle en 2022, 2026 ou 2030.
N. K.

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