Malgré l’absence d’une quinzaine de grands constructeurs, le Mondial de l’automobile de Paris aura finalement tenu ses promesses. Plus d’un million de visiteurs (chiffre en baisse) ont pu constater les évolutions technologiques présentées au Mondial Paris Motor Show.
Plusieurs grands constructeurs de voitures au monde ont présenté au Mondial de l'automobile de Paris, qui a fermé ses portes dimanche dernier, les modèles des dernières réalisations de voitures les plus performantes en matière de nouvelles technologies. Ils ont réussi à effectuer une mutation technologique importante dans le secteur de l’automobile, grâce à l’usage de l’électrification de la motorisation et à l’intégration plus de l’électronique numérique pour gérer les capacités de déplacement des voitures connectées. Côté participation, l’édition 2018 a été marquée par la défection d'une quinzaine de constructeurs, dont Opel, Ford, Volkswagen, Fiat, Mazda, Nissan, Alfa-Romeo, Mitsubishi et Subaru. Pour certains analystes, les raisons de cette absence sont à rechercher dans l’évolution de l’organisation des salons internationaux et notamment dans les problématiques liées au coût de participation, visiblement très élevé (plusieurs centaines de milliers d’euros), au manque de nouveautés et au fait que de plus en plus de fabricants préfèrent des fenêtres d’exposition qui les rapprochent plus des événements technologiques comme le CES de Las Vegas et le MWC de Barcelone. Audi, le constructeur allemand, à travers son stand d’exposition, a exposé de nombreux modèles de véhicules équipés des dernières prouesses technologiques telles que les radars, capteurs ultrason, rétroviseurs caméras et scanners laser. Il a également annoncé l’installation, sur les Audi A6, A7, A8 et Q3, de quatre nouvelles fonctionnalités technologiques, basées sur le concept système embarqué et développées en partenariat avec les entreprises ARM et Nvidia. La première, baptisée Bottleneck Assistant, constitue la première solution de pilotage automatique de voiture. Elle assiste le conducteur et pilote même la voiture dans des passages étroits. La deuxième qui a pour nom Lane departure warning System consiste à surveiller les voies de circulation pour maintenir la voiture sur sa voie même en cas de somnolence du conducteur. La troisième fonctionnalité s’appelle Carrefour Assistant, elle prévient les collisions latérales lors des croisements. Pre-sense 360° est la quatrième fonctionnalité dont le rôle consiste à analyser l’environnement immédiat du véhicule, sur une distance maximale de 75 mètres, afin de prévenir le conducteur des objets pouvant causer un accident. Par ailleurs, dans le but de donner aux voitures électriques et hybrides la capacité de concurrencer pleinement les modèles traditionnels, le fabricant allemand a dévoilé sur son stand l'Audi e-tron, son dernier né des véhicules électriques. C’est un SUV de 4,90 mètres de long, 1,93 mètre de large pour une hauteur de 1,61 mètre pouvant accueillir jusqu'à 5 personnes. Dotée de rétroviseurs caméras, de deux trappes de charge, une sur chaque côté des ailes avant, et d'un petit coffre à l'avant, cette Audi dispose d’une autonomie d’énergie de 400 kilomètres.
Le «tout électrique» arrive
Aussi, le Mondial de l’auto a montré que la majorité des industriels de l’automobile se tournent de plus en plus vers l’électrification des voitures. C’est dans ce contexte que le constructeur français Renault a dévoilé son K-ZE, son premier véhicule tout électrique «inspiré d’un SUV» de la marque, qui dispose d’une autonomie d’énergie de 250 km selon la norme NEDC, l’équivalent de 200 km dans l’environnement réel. Dans la même lignée, Mercedes, l’autre fabricant allemand, a exposé son fameux EQC, le SUV 100% électrique. Ce véhicule est équipé de deux moteurs électriques développant 300 kW (408 cv) pour 765 Nm et d’une batterie de 80 kWh assurant une autonomie théorique de 450 kilomètres selon la norme NEDC. Par ailleurs, BMW, un autre fabricant allemand, a fait une démonstration fabuleuse sur ses avancées dans la conception des systèmes d’aide à la conduite de niveau 3. Il faut rappeler que ce niveau de conduite permet au conducteur une forme de pilotage autonome sur certaines phases de la conduite, notamment sur autoroute, dans les bouchons et dans les parkings. La firme allemande a donc réussi à insérer des commandes de niveau 3 dans son dernier Q5. Le conducteur aura, par exemple, la possibilité de retourner à son point de départ en marche arrière sur une distance de 80 mètres dans une impasse ou une route bloquée. Pour ce qui est des initiatives de développement de systèmes d’aide à la conduite, plusieurs constructeurs et équipementiers de véhicules ont annoncé, lors de ce salon, l’arrivée prochaine des premiers prototypes de véhicules autonomes de niveaux 4 et 5, qui nous feront rentrer dans l’ère de véhicules entièrement automatiques, sans volant. Avec sa future Classe S, le fabricant allemand Mercedes annonce la conduite sans les mains pour 2020, après les performances réalisées par ses partenaires dans la simplification du processus de conception de systèmes d’aide à la conduite totalement autonome, grâce à la fabrication des composants à forte puissance de calcul et à faible consommation électrique et au développement de logiciels ultraperformants. On assiste donc à une forte concurrence entre les sociétés qui tentent de commercialiser directement des véhicules autonomes sans volant telles que Google et celles, comme Audi et les autres constructeurs traditionnels, qui veulent prendre plus de temps pour faire évoluer les habitudes des conducteurs.
F. F.
