Placeholder

Rubrique Ce monde qui bouge

Ghaza, compte à rebours ?

Netanyahou ne pouvait rêver mieux. La mort de l’opposant russe Alexeï Nalvany a éclipsé Ghaza. L’affaire fait grand bruit. Américains et Européens durcissent le ton envers Poutine, qui doit, selon eux, rendre des comptes. Tel n’est pas le cas pour Netanyahou, qui jouit d’une totale impunité, et à qui il est juste demandé de ne pas lancer l’offensive programmée contre Rafah pour le début du Ramadhan le 10 mars prochain. Même en cas de libération des otages, a-t-il affirmé le 17 février, l’offensive se poursuivra. Et pourquoi y renoncerait-il quand pour la troisième fois, Washington a opposé mardi son veto au projet de résolution de cessez-le-feu humanitaire présenté par l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU ! Et ce, au motif que cette résolution mettrait en péril les négociations sur la libération des otages. Pour Ghaza, le compte à rebours aurait-il déjà commencé ?
Le plan d’évacuation des Palestiniens de Ghaza vers le Sinaï égyptien annoncé par Netanyahou est donc toujours sur la table. Et l’Egypte semble s’y préparer. Selon l’ONG égyptienne pour les droits humains «la Fondation du Sinaï», l’Egypte aménagerait une zone fermée pour l’accueil des Ghazaouis fuyant Rafah. Sur la vidéo de l’ONG diffusée par Al Jazeera et Associated Press, on voit des engins de chantiers à l’œuvre, des barrières de béton dressées pour ceinturer une zone que Netanyahou a qualifiée de «plans d’urgence» pour les Ghazaouis fuyant la guerre ! «En cas d’afflux massif, cette zone pourrait rapidement ressembler à un camp de concentration», avertit Khalil Sayegh, un analyste palestinien cité par Le Monde. Présent à la Conférence sur la sécurité à Berlin, le chef de la diplomatie égyptienne a démenti, dans un entretien rapporté par la radio suisse romande, l’existence d’un tel projet mais tout en assurant qu’en cas d’attaque sur Rafah, l’Egypte agira «avec toute l’humanité nécessaire» et qu’elle aidera «tous les civils innocents dans le besoin» ! A la question posée dans ma chronique de jeudi dernier, en cas d’exode massif : «que fera l’Egypte» ? on peut aujourd’hui ajouter : Et les pays arabes visités récemment par Antony Blinken et dont aucun n’a jugé utile de convoquer en urgence un sommet de la Ligue arabe, que feront-ils ?

AUX YEUX DES OCCIDENTAUX, GHAZA N’EST PAS L’UKRAINE.
Le président brésilien Lula a raison de dire que «ce qui se passe dans la bande de Ghaza n’est pas une guerre, c’est un génocide». Ainsi en est-il de cette multiplication des attaques qui ont détruit ou gravement endommagé plus de 70 % des infrastructures civiles essentielles à la survie de Ghaza. Dans le détail, l’ONU a dénombré plus de 84% des établissements de santé détruits ou mis hors d’usage. «Entre le 7 octobre et le 12 février, il y a eu près de 380 attaques contre les établissements de santé dans la bande de Ghaza», rapporte l’OMS (Organisation mondiale de la santé), privant ainsi les patients de soins vitaux et forçant le déplacement des malades et des blessés. A Ghaza toujours, près de 3 personnes sur 4 boivent de l’eau contaminée, neuf enfants sur dix sont malades (Unicef) ; 55% des 563 bâtiments scolaires dont la plupart servaient de lieu de refuge, ont été rasés. S’y ajoutent en plus des morts, selon Francesca Albanèse et Reem Alsalem, rapporteuses spéciales de l’ONU, ces «multiformes d’agressions sexuelles» commises contre des femmes et des jeunes filles palestiniennes détenues dans les prisons israéliennes. Des faits passés sous silence par les dirigeants occidentaux et les grandes chaînes d’info. Il est vrai que Ghaza n’est pas l’Ukraine. Ce qui a fait dire à un auditeur français intervenant en direct sur la radio France Inter (sept millions d’auditeurs) : «À partir de combien de dizaines de milliers de morts en Palestine va-t-on enfin décider de demander à tous vos intervenants [politologues et experts invités par la radio publique] s’ils condamnent sans ambiguïté les atrocités de l’armée israélienne ?» Et jusqu’à quand va-t-on instrumentaliser les attaques du 7 octobre comme stratégie de contournement, pour qualifier ce qui se passe à Ghaza de crimes de guerre ? Quant au fait que la Cour internationale de justice (CIJ) se penche cette fois-ci sur la colonisation israélienne, c’est à peine si ces mêmes médias le mentionnent.
A jeudi.
H. Z.

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Affaire USM Alger - RS Berkane La décision de la CAF tombe !

  2. Alger 22 blessés dans une explosion de gaz survenue dans un logement à El-Malha

  3. Demi-finale aller de la Coupe de la CAF Le match USM Alger - RS Berkane compromis, Lekdjaâ principal instigateur

  4. Le stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pourrait abriter le rendez-vous La finale se jouera le 4 mai

  5. Coupe de la CAF, le match USMA-RS Berkane ne s’est pas joué Les Usmistes n’ont pas cédé au chantage

  6. Temps d’arrêt Lekdjaâ, la provocation de trop !

Placeholder