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Rubrique Ce monde qui bouge

Madjer, l’équipe nationale, Messi et la Palestine

On ne va pas rajouter une couche sur Rabah Madjer. Ni tolérer les insultes proférées contre lui par une partie du public du stade du 5-Juillet, comme il est inadmissible que ce même public siffle d’entrée de jeu l’équipe nationale. 
Rabah Madjer, nostalgique du football des années 1980, est resté trop longtemps loin du terrain. Or, depuis 1990, époque où l’Algérie avait remporté la Coupe d’Afrique, il s’est écoulé 28 ans et si on prend l’année 1982, année où elle avait battu l’Allemagne, il s’est écoulé 36 ans ! Nous sommes en 2018, ça fait beaucoup de temps, non ? 
Et depuis 1990, non seulement le monde a changé, mais le football comme toutes les disciplines sportives ont également changé. Les techniques et les tactiques, les mentalités, ont évolué. On joue plus vite, le quadrillage tactique du terrain est quasi-scientifique, le pressing sur le porteur du ballon est constant tant et si bien que le football pratiqué aujourd’hui, qu’on l’aime ou non, basé sur une organisation du jeu plus modulable, ne laisse pas de place au jeu subtil mais lent des années 70-80 où le numéro dix, grand ordonnateur du jeu, avait tout le temps de lever la tête, avant d’adresser une longue transversale, faire une ouverture ou tirer au but. Ce temps-là est fini. 
Dans les schémas tactiques d’aujourd’hui, le numéro dix classique n’existe pratiquement plus, il a laissé place à deux, parfois trois milieux relayeurs. Qui plus est, rigueur tactique oblige, le porteur de ballon a peu d’espace et peu de temps, entre dix à vingt secondes au plus, pour effectuer sa passe. Regardez, par exemple, le football pratiqué par l’Espagne ou le Brésil, et amusez-vous à chronométrer la vitesse de transmission du ballon d’un joueur à l’autre, et comparez avec des matchs des années 70… Tout cela, Madjer le sait et on ne lui apprend rien. 
L’ennui – je ne sais pas si Madjer et Bencheikh qui parle beaucoup, en ont bien conscience – est que le football africain a également évolué et la plupart des équipes africaines sont composées de joueurs évoluant en Europe quand ils ne sont pas nés en Europe même comme c’est le cas de nombreux internationaux nigérians, camerounais, sénégalais, ivoiriens, gabonais, marocains et même tunisiens. Aujourd’hui, les équipes africaines ne pratiquent plus ce football physique, naïf, lent, rudimentaire tactiquement et techniquement, comme dans les années 70-80.  
Plus préoccupant est que Madjer et d’autres, surtout Ali Bencheikh, n’ont pas cessé de minimiser les qualités des joueurs dit binationaux, d’insinuer qu’ils seraient non seulement moins techniques que les joueurs locaux mais surtout, disons-le, moins virils, voire moins engagés que les premiers quand ils affrontent des équipes africaines ! Or, quand on se remémore dans quelles conditions s’était qualifié en Afrique même, le Onze national pour le Mondial-2010 et 2014, on reste songeur ! On l’a sans doute oublié, mais c’est avec leurs tripes que les Antar Yahia, Boughera, Ziani, Belhadj,... et, ceux qui sont venus après, les Feghouli, Ghoulam, Taïder, Lahcen, Mostefa, etc., s’étaient qualifiés aux Mondial-2010 et 2014. Et ont fait honneur à l’Algérie. 
Rabah Madjer doit rester à son poste. Le virer comme le demandent, sous le coup de la déception, beaucoup de gens serait préjudiciable au moral d’une équipe nationale qui a besoin de stabilité, mais faut-il encore qu’il change de logiciel. Tout ce qui lui est demandé est de bâtir une équipe performante sans opposer le joueur du cru au joueur né en Europe, comme est en train de le faire, sans bruit, Boualem Charef. En attendant, bonne chance au Onze national. 
Football toujours. Le match Argentine-Israël a failli avoir lieu à Jérusalem à guichets fermés ! L’appel des Palestiniens, sur fond de manifestations, a été entendu. Lionel Messi ne foulera pas le Teddy Stadium de Jérusalem-Ouest. La manœuvre israélienne a lamentablement échoué. 
Les partisans du «grand Israël», qui se frottaient les mains par avance, ont été privés d’un match au caractère manifestement politique, organisé de surcroît à l’occasion du 70e anniversaire de la création d’Israël et devant valider – c’était le but recherché – le statut de Jérusalem «capitale éternelle» d’Israël que Netanyahu et son parrain Donald Trump veulent imposer au reste du monde. 
En Israël, c’est l’amertume. D’autant que tous les moyens ont été mis en œuvre pour que ce match ait un fort retentissement médiatique international. D'après la presse argentine, rapporte l’AFP, la fédération de football argentine devait recevoir, en fonction de la participation de Lionel Messi, un cachet de 2 à 3 millions de dollars pour ce match. 
H. Z. 

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