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Rubrique Ce monde qui bouge

Pas de pause pour le coronavirus

Le Covid-19, ce n'est pas le Hirak. Ce virus n'observera pas de pause pendant le Ramadhan. Il continuera de sévir. Et l’exercice auquel se livre chaque soir au journal de 20 heures le docteur Djamel Fourar, dont le visage est devenu familier aux Algériens, va donc se poursuivre durant le mois de jeûne ; quant au dispositif de confinement reconduit jusqu’au 29 avril, il pourrait l’être à nouveau après cette date. 
Au 21 avril, le nombre de cas de coronavirus confirmés s’élevait à 2811 et le nombre de décès à 392. Ça semble peu en comparaison avec d’autres pays où le nombre de décès se chiffre en milliers. Reste que chaque personne contaminée aura eu le temps de contaminer au moins deux à trois personnes qui, à leur tour, peuvent en contaminer d’autres. Aussi le relâchement observé ces derniers temps à Alger et ailleurs, suscite-t-il toutes les craintes. 
À l’étranger, en Corée du Sud, 51 millions d’habitants, pays fréquemment cité en exemple pour avoir contenu le Covid-19 – il n’y avait que 237 décès au 21 avril –  51 patients guéris ont été de nouveau testés positifs !  Selon Jeong Eun-kyeong, directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), il s’agirait d’une réactivation du virus chez des patients. Dans ce pays mieux doté en moyens que l’Algérie, et où les habitants font montre d’une discipline exemplaire, il n’est pas question, pour le moment, de déconfinement total. 
Raison pour laquelle le confinement, quoique difficilement supportable – pas pour les riches — durant le Ramadhan, surtout après la rupture du jeûne, doit pourtant être maintenu en Algérie, car pour l’heure – tous les spécialistes l’admettent – c’est le seul moyen efficace ayant permis de freiner (non d’éliminer) la pandémie en attendant que des chercheurs mettent au point un remède susceptible d’en venir à bout. À l’approche du 10 avril, les pressions émanant des barons de l’informel et autres franges spéculatrices aux accointances politico-religieuses connues, qui profitent traditionnellement du mois de jeûne pour grossir leur chiffre d’affaires, seront les premiers à sonner la charge. Et puis, il faudra compter avec ces centaines de milliers de gens qui vivent d’un marché informel qui représente plus de 40% du PIB (APS du 31/03/19), ce qui signifie que près de la moitié des richesses du pays échappe à l’État !
Enfin, le Ramadhan est aussi un mois propice au retour des « doctours » et autres tartuffes qui occupent les plateaux des télés privées, et qui, si on les laisse faire, ne manqueront pas de prodiguer conseils et remèdes miracles contre le Covid-19. Sur la chaîne El Bilad-tv, n’a-t-on pas invité un dénommé Mohamed el Faid, de nationalité marocaine,  agronome de formation, spécialiste en nutrition, mais pas en épidémiologie, pour parler du Covid-19 ? Au Maroc, ce prétendu « alim » (savant), proche du PJD (parti islamiste au pouvoir au Maroc), qui a usurpé le titre de médecin, propose l’automédication par les herbes, et surtout, d’ignorer les recommandations des vrais médecins(1) ! 
Ce genre d’individus existe malheureusement en Algérie. Leur nombre a explosé sous les 20 ans de pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika qui les a même autorisés à ouvrir des cliniques de « rokia » comme le fameux « Cheikh Belahmar, mort assassiné, et qui a même fait partie du staff technique de l’équipe nationale de football en 2010 ! Médiatisé par Ennahar-tv notamment, ce genre d’individus prétendaient guérir les malades du cancer, du diabète, du choléra.., et, à l’instar de M. El Faid sans doute, vont-ils traiter le Covid-19 ! Le pouvoir politique, tenté par le fait de se concilier le religieux, va-il laisser faire ou les interdire d’antenne ? Puisque le mois de Ramadhan débutera ce vendredi, signalons que l’Arabie Saoudite a décidé, bien avant l’Algérie, qu’il n’y aura pas de prière de « tarawih » durant le mois de jeûne, invitant les Saoudiens à l’accomplir chez eux, à leur domicile. Dans ce pays, les prières collectives sur les terrasses des immeubles comme on le voit en Algérie sont strictement interdites. Sont interdits également les traditionnels rassemblements pour les repas de rupture du jeûne. Quant au couvre-feu intégral (24 h) déjà en vigueur dans les principales villes du royaume dont La Mecque et Médine, il sera maintenu «jusqu’à nouvel ordre». 
H. Z. 

(1) Une pétition demandant que Mohamed el Faid soit poursuivi en justice pour pratique illégale de la médecine a été lancée au Maroc.

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