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Rubrique Constances

Les islamistes dans la foule ?

Contrairement à ce qui s’entend çà et là depuis le début de l’insurrection populaire du 22 février et avant ça, les islamistes n’investissent pas la foule pour lui imprimer ses mots d’ordre et la détourner vers ses propres objectifs. Il attend plutôt que la foule soit « mûre » pour intégrer le pire dans son action, puis entrer en scène pour compléter le décor « artistique ». Ainsi, tout le monde peut avoir l’impression qu’il en a été ainsi dès le début. Les islamistes ne collent pas la foule, ils y vont quand toutes les conditions sont réunies pour la cueillir comme si elle était le fruit légitime de son arbre toujours fécond. La seule chose qu’ils peuvent partager  avec la foule est l’état des lieux qui a été à l’origine de la colère. On ne peut pas vraiment dire qu’ils parlent en connaissance de cause, en tout cas pas d’avoir le plus souffert de la politique du régime. Depuis 20 ans, ils n’en ont connu que les privilèges matériels, les concessions politiques et sociétales, l’impunité judiciaire et parfois même les… honneurs de la République reconnaissante. C’est que le « consensus » contre lui, le pouvoir n’a pas eu du mal à l’obtenir en dehors de son cercle de clients. En voulant justement élargir ses bases aux islamistes, il n’a fait que réanimer sa logistique à un moment parvenue à des seuils critiques, laminée dans la défaite militaire, l’anachronisme de son discours et les défaveurs de  la conjoncture internationale. Parce que la… logistique, les islamistes ne savent pas en faire un autre usage. Surtout quand ils ont l’impression que les vents s’y prêtent, comme c’est le cas. Mais s’ils n’investissent pas la foule, c’est parce qu’ils ne supporteraient jamais l’idée d’en être une « composante » en compétition, susceptible d’être minorée, d’être moins visible et moins audible. Les islamistes sont carrément la foule conquérante. Ou ils ne sont pas. Ils peuvent se glisser dans ses travées pour tâter son pouls, « renouer » avec le terrain et jouer aux Algériens ordinaires, mais jamais ils ne partent à l’aventure, avec toutes ses implications. Les islamistes ne savent pas être un groupe qui se distingue des autres avec son nombre, ses slogans, ses accoutrements. Jamais ils ne seront une minorité agissante qui peut prendre le risque d’être contredite dans le feu de l’action, encore moins d’être ridiculisée en raison du rachitisme de ses troupes. Depuis le 22 février, on a eu à constater d’abord leur embarras. Comme le pouvoir, ils n’ont certainement  pas pu voir venir. Alors, ils ont fait ce qu’ils ont pu. Signe des temps, ils se sont même fait violence lors des funérailles d’Abassi, en renonçant à faire valoir l’essentiel de son parcours ! Les islamistes n’ont pas de mots d’ordre pour un carré de marcheurs, ils en ont pour « tout le peuple », forcément acquis à leur projet et dont ils n’attendent que le moment venu pour l’exprimer à nouveau dans la rue. Alors, une offense, ces vidéos qui montrent quatre barbus et trois enfants en train d’affronter le reste de… l’Algérie sur l’asphalte ? Non, ils ne  prennent pas les choses ainsi, pour l’évidente raison que ces scènes ont été élaborées dans un autre laboratoire. Il ne faut plus les surestimer mais il ne faut surtout pas les sous-estimer à ce point.
S. L.

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